AccueilÀ l'écranA l'écran - LyriqueAïda en direct du Met : l'Égypte au logis

Aïda en direct du Met : l’Égypte au logis

OPÉRA et CINÉMA – Lorsqu’il s’agit d’offrir du grand spectacle, le Metropolitan Opera de New York ne fait pas dans la demi-mesure. Casting vocal prestigieux, décors monumentaux, costumes historiques, chorégraphies et projection vidéo sont autant de moyens déployés pour donner vie au chef-d’œuvre de Verdi. Tout un chacun a pu suivre l’œuvre depuis son cinéma de quartier, grâce à la retransmission en direct.

Aïdana Jones

Peu d’originalités à signaler dans cette nouvelle production d’Aïda par le Metropolitan Opera de New York, si ce n’est une idée du metteur en scène Michael Mayer. L’intrigue est racontée sur fond de découverte archéologique. En pénétrant dans des ruines ensevelies, les égyptologues stupéfaits, et le public avec eux, voient les lieux et les personnages s’animer sous leur yeux, à grand renfort de projections numériques. L’œuvre est ainsi remise dans le contexte de la redécouverte de l’Égypte antique au XIXe siècle. L’équipe artistique a pour cela remis au jour les croquis d’Auguste Mariette, égyptologue de renom, à l’origine de l’intrigue et de la première mise en scène d’Aïda. Un brin de naïveté émane tout de même de cette production, qui ne semble pas assumer jusqu’au bout le croisement des époques. Le passage le plus marquant reste le ravissement des trésors par les égyptologues, au son des célèbres trompettes. Du reste, la dimension inter-temporelle passe largement au second plan.

L’envolée des rois/reines

Cette production promettait un plateau de haute volée, avec trois interprètes habitués des rôles principaux. Cette maîtrise ne s’est pas démentie. Le ténor Piotr Beczała le démontre dès son entrée sur scène dans le rôle de Radamès. Pas toujours d’une grande délicatesse, sa voix n’en demeure pas moins spectaculaire par son volume et sa projection, ce qui est parfait pour jouer les héros. Très à l’aise en Amneris, Judit Katasi déploie un mezzo-soprano capiteux, pas dépourvu de luminosité. La soprano Angel Blue s’accapare le rôle-titre, auquel elle confère toute sa force dramatique, par une subtile palette expressive. Son investissement dans le rôle est total.

© Ken Howard

Un autre personnage se démarque : Amonsro incarné par Quinn Kelsey. Ce dernier possède l’étoffe d’un baryton verdien, au timbre soyeux et au legato d’une grande théâtralité. Les deux basses Morris Robinson et Dmitry Belosselskiy, qui assurent en alternance d’un soir sur l’autre les rôles du roi et du grand prêtre Ramfis (d’où probablement une inversion de leurs nom sur le programme), assurent dignement leurs parties, sans trop se démarquer. Du côté de l’orchestre, la spatialisation du son permet d’apprécier toute la finesse de direction du chef Yannick Nezet-Séguin. Le timbre des instruments y est particulièrement mis en lumière aussi bien dans les tutti volumineux que dans les soli, comme celui du hautbois durant l’aria « o patria mia ». Enfin, les choristes du Met, habitués à se mouvoir comme un seul individu, se montrent très en place sur les imposantes polyphonies verdiennes.

À lire également : Met Live : les toiles montantes

La soirée aurait pu être parfaite sans quelques incidents techniques, probablement dus aux conditions météorologiques dans l’Atlantique Nord. Il faut rendre justice au travail des techniciens de cinéma, qui ont été ce soir-là les aventuriers du signal vidéo perdu.

© Ken Howard

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