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Festival de Pâques : rencontre d’un troisième type

FESTIVAL – Le Festival de Pâques, qui accorde une belle place au violoncelle pour son édition 2025, a convié tous les amateurs de l’instrument au Théâtre du Jeu de Paume d’Aix-en-Provence en ce vendredi 18 avril 2025, pour entendre le duo formé par le célèbre Pablo Ferrández et le pianiste Luis del Valle. Rendez-vous bien noté, à voir le nombre d’étuis surplombant les têtes dans l’assemblée qui attend sagement en rang aux portes de l’établissement.

Rencontre de deux époques

Le programme se situe à la croisée des périodes classique et romantique (voire post-romantique), avec deux œuvres majeures du Répertoire que sont la sonate n°3 op. 69 en La majeur de Beethoven et la sonate n°1 op. 38 en Mi mineur de Brahms, ponctuées par la célèbre Vocalise pour violoncelle et piano op. 34 n°14 de Rachmaninov et une adaptation du Kol Nidrei op. 47 de Bruch, donnée en ouverture du concert.

Sur scène, les deux musiciens n’échangent quasiment aucun regard : près de 15 ans après leur rencontre, ils n’en ont plus besoin tant ils partagent leur vision des œuvres. Ils montrent ainsi une entente à toute épreuve, notamment celle du vacarme provoqué par quelques retardataires, aussi furtifs que ponctuels, et un petit aléa technique du côté de la tablette tactile de Luis del Valle, précipitant un retour, sans anicroche, aux bonnes vieilles partitions papier, décidément irremplaçables.

© Caroline Doutre / Festival de Pâques

Rencontre du 3e type

Pablo Ferrández imprime aux œuvres son tempérament très hispanique, presque sanguin par moments, accentué par son positionnement original par rapport à l’instrument, qu’il tient à distance comme s’il cherchait à se mettre lui-même en retrait pour laisser s’exprimer un troisième membre du duo : le violoncelle. Si cette approche peut parfois mener à des démonstrations quelque peu excessives, par exemple dans le finale de la sonate n°3 de Beethoven, elle a néanmoins le mérite de proposer pour cette musique une nouvelle voix, née de la rencontre des mondes latin et germanique, en faisant fi des conventions. Un parti pris d’autant plus acceptable qu’il n’empêche pas Pablo Ferrández d’émouvoir le public par son lyrisme dans le Kol Nidrei et la Vocalise, toutes deux suivies par un silence de plusieurs secondes avant les premiers applaudissements, et qu’il fonctionne très bien dans la sonate n°1 de Brahms, en particulier dans le premier mouvement.

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Le public est manifestement convaincu et rappelle quatre fois les artistes, qui choisissent alors de terminer le concert sur l’air Du bist wie eine Blume (« Tu es comme une fleur ») composé par Robert Schumann pour son mariage avec Clara. Un autre type de rencontre…

Demandez le programme !

  • M. Bruch – Kol Nidrei, op. 47
  • L.V. Beethoven – Sonate pour violoncelle et piano n° 3 en la majeur, op. 69
  • S. Rachmaninov – Vocalise, op. 34 n° 14
  • J. Brahms – Sonate pour violoncelle et piano n° 1 en mi mineur, op. 38
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