FESTIVAL – Qui n’a jamais rêvé de pouvoir choisir le programme d’un concert, de décider de ce qu’interpréteront les musiciens ? Et bien au Festival des Variations Musicales de Tannay, ce rêve est devenu réalité grâce au violoniste Svetlin Roussev et à la pianiste Yeol Eum Son qui invitaient le public à se mettre à table et à composer son propre menu musical.
Un apéritif pour commencer ?
Comme à toutes les soirées, tout commence par un verre. Ici, le duo avait préparé une première mise en bouche thématique : les pièces célébrant l’amour. C’est la Love Music qui ouvre le bal, composée par Franz Waxman autour du célèbre Tristan et Isolde de Wagner.
Dès ses premières notes, le violon caresse les oreilles du public comme une confidence murmurée tandis que le piano, parfois un peu trop présent, enveloppe la ligne mélodique. Après ce premier cocktail, place à une planche de mignardises : la Sonate en mi bémol majeur op.18 pour violon et piano de Strauss qui offre un éventail d’émotions. Des élans les plus tendres aux aléas les plus fougueux, peignant à merveille les différents visages du dialogue amoureux. Tantôt explosif, tantôt apaisé, le duo s’écoute et se complète, comme deux voix qui se répondent. Le Finale, plein de vigueur et d’énergie, met en avant autant la virtuosité pianistique que l’éclatant phrasé du violon.

A vous de choisir !
Cet étonnant repas d’amoureux de la musique se poursuit avec en deuxième partie, la possibilité de choisir son menu « à la carte » : le public sélectionne la pièce à interpréter parmi 50 œuvres différentes ! Le dépouillement fait, ce sont finalement des incontournables qui résonnent dans la salle : Summertime de Gershwin, Nocturne en do# mineur de Chopin, le virtuose Capriccio de Saint-Saëns, la Valse sentimentale de Tchaïkovsky, la Pièce en forme de Habanera et Tzigane de Ravel pour terminer avec la 1ère Danse Hongroise de Brahms et Chagrin d’amour de Kreisler. Un véritable festin sonore, permettant d’apprécier l’éventail des talents de ces deux interprètes dans tous les registres. Svetlin Roussev nous transporte, déployant une souplesse et un rubato extrêmement maîtrisé sans jamais tomber dans l’excès sentimental. Son jeu crée un refuge sonore que même la pluie battante à l’extérieur ne peut pénétrer. Yeol Eum Son brille elle aussi, ses gestes gracieux évoquant tantôt le clapotis de la pluie sur son clavier, tantôt l’éclat du tonnerre dans ses élans fougueux. Virtuosité et expressivité sont au rendez-vous.
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L’addition s’il vous plaît
Opération finalement réussie pour ces deux musiciens chaleureusement applaudis et qui ont conquis bien des cœurs en alliant maîtrise et romantisme.


