
REPORTAGE – Pour beaucoup la musique à Venise se limite à Vivaldi et aux chansons des gondoliers. En y installant un Centre de la musique romantique française, la fondation Bru Zane remet la cité au gout des mélomanes.
Nicole Bru comme François Pinault
La Fondation Bru Zane – Centre de musique romantique française, vient éclaircir les choses : organisation et production de concerts, recherche musicale, édition de disques et de livres. Ce Centre est à la musique romantique ce que la fondation Pinault est à l’art moderne et contemporain. Comme pour Pinault, la fondation est née dans l’esprit d’une femme d’affaires, Nicole Bru, ex-PDG des laboratoires UPSA, leader des médicaments effervescents, que possédait son mari Jean Bru. Le couple adore la musique, la photo et Venise. « Nous adorions sa brume wagnérienne en novembre, son mystère, témoigne Nicole Bru. Venise c’est l’infini : on découvre tous les jours quelque chose, un détail d’un bâtiment, une porte, une cour que l’on n’avait pas remarquée avant. » Comme beaucoup d’amoureux, ils se désolent de voir la ville se détériorer, ses maisons abandonnées. A la mort de Jean, Nicole Bru doit céder UPSA, crée une fondation et part à la recherche d’un palais vénitien à vendre. Elle trouve ainsi le Palazzetto Zane, dans le quartier San Polo, au bord du rio marin où passent les gondoliers racontant l’histoire de ce palais : construit en 1695 par l’ambassadeur de la sérénissime auprès de la cour d’Espagne, cette propriété acquise par les Habsbourg était parfois envahie par les eaux et pourtant encore habitée par une famille quand Nicole Bru l’achète et investit plus de 4 millions d’euros pour la rénover. On y a découvert des fresques cachées et le salon était idéal pour faire de la musique.
La musique forcément romantique
Au grand plaisir des Vénitiens, Nicole Bru ne fait pas de ce Palais un énième hôtel quatre étoiles mais un lieu dédié à la musique romantique (on est à Venise) française. La musique du XIXe siècle est en effet délaissée par les chercheurs alors qu’un Centre pour la musique baroque existe à Versailles et que l’IRCAM à Paris travaille sur la musique du XXe siècle. « Le XIXe siècle si fécond en France pour la littérature et la peinture, l’était aussi pour la musique (Cherubini, Meyerbeer…) mais elle est passée de mode, explique Alexandre Dratwicki. Il y a des pépites à redécouvrir.» Outre le travail des chercheurs, la fondation organise et finance toute l’année des concerts de musique en France, à l’étranger et aussi à Venise : au Palazzetto et dans les grands monuments du quartier San Polo comme la Scuola Grande di San Rocco, la Basilica dei Frari et la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista. Au concert, on retrouve un échantillon de la population de Venise : la grand-mère voisine du palais, les touristes attirés par les affiches placardées sur les murs de la ville, les VIP qui veulent passer une soirée d’exception comme de vrais vénitiens du XIXe siècle.
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