FESTIVAL – L’ensemble Les Folies Françoises et les chanteurs de l’atelier de l’Opéra de Paris donne samedi une sélection de « tubes » de Jean-Philippe Rameau.
« Rameau chez madame de Pompadour » est le titre du spectacle donné par Les Folies françoises samedi à 13 h. Au programme : des extraits de succès du compositeur de Versailles : « Les Indes galantes », « Hippolyte et Aricie » ou « Les Surprises de l’amour ». Rencontre avec Patrick Cohën-Akenine, directeur de l’ensemble.
La favorite de Louis XV et le très sérieux Rameau : un bon ménage ?
P.C-A. : C’est vrai qu’on a du mal à les imaginer ensemble ! Quand Madame de Pompadour organise des concerts dans le Théâtre des Petits-Appartements à Versailles, Jean-Philippe Rameau commence à être connu, pourtant il a déjà 50 ans ! Il est réputé pour son exigence… Avec lui, l’écriture musicale française a fait un bond en avant. Grande mécène, La Pompadour chantait elle-même, s’entourait des meilleurs musiciens de la cour et passait commande aux compositeurs. Pour Rameau, elle représentait le pouvoir.
N’est-ce pas dommage de ne donner que des extraits ?
P.C-A. : Beaucoup d’œuvres de Rameau son composées sous forme d’entrées – des actes – qui sont des petites histoires en soi. « La lyre enchantée » par exemple est un extrait de l’opéra « Les Surprises de l’Amour ». Il raconte les pouvoirs magiques d’un instrument qui va rendre la muse Aricie, amoureuse. Les opéras ballets de Rameau étaient construits de manière à permettre ce découpage. La reine et la dauphine ont connu la musique de Rameau de cette manière, jouée en effectif réduit et découpée.
En 2014 est l’année Rameau, une bonne idée ?
P.C-A. : Oui ! Car pour des raisons historiques on a parfois dénigré son œuvre. Cette commémoration a permis de le mettre sur le devant de la scène. Et le public est souvent subjugué par cette musique, nous l’avons constaté en donnant ce programme. Les « Incas du Pérou », l’extrait des « Indes Galantes » met en scène un volcan, une tempête, c’est très vivant ! La musique de rameau met à l’honneur la langue française, une langue que nous avons travaillée avec les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, qui compte quelques étrangers. En échange, ils nous donnent leur jeunesse, leur énergie et le lyrisme de leurs voix !
Samedi 19 juillet, 13 h, Abbatiale. De 26 à 29 €. 05 46 97 48 48.