FESTIVAL DE SAINTES – Les trois années à venir s’annoncent cruciales pour le Festival de Saintes qui devra d’ici là trouver un nouveau directeur artistique… si ce n’est plus.
« Le dernier jour du festival de 2021, ce sera sans doute difficile mais là, je peux encore en parler facilement », constate en souriant Stephan Maciejewski, directeur artistique du Festival de Saintes depuis 2002. En 2021, il mettra fin à 25 ans de travail sur la programmation d’un des plus vieux festivals de France. En 2021, le Festival de Saintes fêtera ses 50 ans. Sans fausse modestie ni tabou, le sujet a été abordé régulièrement dans la cour de l’Abbaye ces derniers jours.
« L’enjeu des trois ans à venir est important, explique Odile Pradem-Faure, la directrice générale de l’Abbaye aux Dames – La cité musicale. En avril 2019, nous devons faire renouveler notre label « Centre Culturel de Rencontres ». Nous devrons présenter nos ambitions futures et y intégrer la méthode de recrutement d’un directeur artistique… voire d’un directeur général… car je ne suis pas faite pour rester ici éternellement. »
Le président de l’association de L’Abbaye aux Dames, Philippe Terville (qui lui aussi cédera sa place prochainement) essaye d’imaginer le profil idéal de la personne en charge de la direction artistique. « Un « Saintais » d’abord, quelqu’un qui connait le projet ou en partage ses valeurs, son histoire, etc. Il faut quelqu’un qui connaisse tous les rouages de la vie d’artiste, de la production de concert, d’un budget, etc. »
Et Stephan Maciejewski de renchérir « Il devra travailler sur un lieu qui n’est peut-être pas idéal mais qui est génial : l’abbatiale et son acoustique très bonne pour la voix, le piano-forte, le clavecin, etc. Il peut aussi vouloir investir d’autres lieux de la ville, qui heureusement pour nous soutient inconditionnellement le festival.» Cantates de Bach, Jeune Orchestre de l’Abbaye, Orchestre des Champs-Elysées : il y a des fondamentaux dans la programmation du festival de Saintes qu’il semble difficile de remettre en question : « Je laisse le soin à mon successeur de décider, réplique Stephan mais ce serait dangereux de s’en priver. »
Artiste ou pas artiste ? Telle est la question. Ancien chanteur, Stephan Maciejewski possède les connaissances musicales, le carnet d’adresse sans avoir rien « à vendre ». « Quand on est un musicien, témoigne anonymement l’un d’eux, il faut savoir résister aux pressions des collègues sur le thème « fais-moi venir à Saintes et je te programme dans mon festival… » » Pour sa part, Odile Pradem-Faure imagine des solutions plus audacieuses : un unique directeur qui assumerait la direction générale et l’artistique, quelqu’un qui aurait « une vision globale » du Festival, de Musicaventure, du JOA, etc. Une festivalière aguerrie s’étonne : « Pourquoi pas une artiste ? Une dame pour l’Abbaye ! »
« Ce lieu a 900 ans, le Festival 47, le label Centre Culturel de Rencontres date de 1992 : je sais que l’Abbaye aux Dames s’inscrit dans un héritage, poursuit la directrice. Je suis très attachée à la notion de transmission. Savoir organiser la suite va dans le sens de notre travail. Pas question de se dire « ils se débrouilleront après moi ! ». Il y a trop de structures qui souffrent d’un manque d’anticipation. »
[…] ». Un avenir radieux commence toujours par des bonnes volontés !Interviews à voir ICI […]