BOULE DE CRISTAL – Dans cette rubrique, nous prédisons un avenir radieux à de jeunes artistes, actuellement empêchés d’exister. Le Quatuor Hanson venait de sortir son premier disque, avant que tout ne s’arrête. Nous vous disons pourquoi nous croyons en lui.
Ils se sont rencontrés au cours de leurs études au Conservatoire de Paris : les violonistes Anton Hanson et Jules Dussap, l’altiste Gabrielle Lafait et le violoncelliste Simon Dechambre. En 2013, ils forment le Quatuor Hanson et sortent en 2020 leur premier disque, All Shall Not Die (Aparté), consacré à la musique pour quatuor à cordes de Joseph Haydn et salué par la critique. Cet album, qu’ils avaient pris le temps de faire maturer avant d’enregistrer, a révélé au grand public un quatuor de premier niveau, au son précis, clair, sans lourdeur d’archet et très homogène.
« Les musiciens sont des gens qui voyagent »
En toute bonne logique, ils auraient dû partir sur les routes pour aller à la rencontre de leur public, en France et ailleurs. Mais voilà, hormis les concerts d’été, tout a dû être annulé. Après le flou de la période mars/décembre, c’est l’attente incertaine depuis trois mois, en espérant une réouvertures des salles de concert, au mieux mi-avril.
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« Nous ressentons un manque viscéral de la scène, qui vient normalement rythmer, déterminer la respiration du travail d’un ensemble, témoigne Anton Hanson, leur premier violon. On construit tout par rapport aux dates prévues et au retour sur scène. Les musiciens sont des gens qui voyagent et nous ressentons physiquement la fermeture des frontières. Heureusement, il nous reste le travail d’enregistrement. Nous pouvons continuer à progresser, à travailler notre son, dans une idée de recherche et d’expérimentation. »
Une perspective : un concert le 18 mai aux Bouffes du nord
En effet, si les salles de spectacles restent désespérément fermées, les studios d’enregistrement, eux, continuent de fonctionner. Le Quatuor Hanson a ainsi participé à un CD de mélodies françaises et au dernier disque de la violoncelliste Ophélie Gaillard. Dans un mois, ils enregistrent leur deuxième disque à Poitiers, toujours pour Aparté. Au programme : Ligeti, Dutilleux et Bartok. Et cet été, leur interprétation de Black Angels, de George Crumb, sera captée en direct au Festival du cinéma américain de Deauville.
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Enfin, ils espèrent que leur concert du 18 mai aux Bouffes du nord (Paris) aura bien lieu. Ils devraient y donner le quatuor Ainsi la nuit de Dutilleux, ainsi que des mélodies de Berlioz et des Lieder de Hindemith, avec la mezzo-soprano Victoire Bunel,
Le titre de leur disque, All Shall Not Die, vient du Non omnis moriar (Rien ne meurt vraiment), gravé sur la tombe de Joseph Haydn, à Vienne. Prémonitoire ?
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