CONCERT – Deux créations et un chef-d’œuvre du répertoire contemporain, pour l’ouverture de saison de l’Ensemble intercontemporain, mercredi 14 septembre à la Cité de la musique (Paris).
Une musique éclatée…
Concertini, du compositeur allemand Helmut Lachenmann, est une pièce d’une quarantaine de minutes pour 2 flûtes, 4 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors, 2 trompettes, 2 trombones, tuba, 4 percussionnistes, harpe, guitare, piano, 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse, soit 29 instrumentistes. Quand le lieu le permet, ces dits-instrumentistes sont répartis en six groupes autour du public, afin d’assurer un effet « surround » plus vrai que nature !
La salle des concerts de la Cité de la musique, par sa grande modularité, est faite pour que les musiciens « s’éclatent » autour du public. C’était d’ailleurs un souhait de Pierre Boulez, son initiateur.
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…et inventive
Cette modularité sert à merveille une musique étonnante et « joueuse », faite de différents -et toujours surprenants- modes de production du son, sans aucun usage de l’électronique. La musique de Lachenmann, 87 ans cette année, est qualifiée de « musique concrète instrumentale », et seule une légère amplification est nécessaire pour rendre perceptibles certains modes de jeu extrêmement fins à l’écoute.
Concertini est à voir, évidemment, pour sa spatialisation et le travail de « fabricant du son » de chaque instrumentiste. Mais elle est aussi à écouter les yeux fermés, sans réfléchir plus loin, en se laissant porter, bercer même, par son véritable envoûtement sonore.
Le chef et directeur musical de l’EIC, Mathias Pintscher, sera à la baguette de ce concert qui verra, en première partie, la création de deux nouvelles œuvres spécialement commandées pour ce concert : OFELIA, de la jeune compositrice suédoise Lisa Streich et Skysong, de son compatriote et aîné Anders Hillborg.
Deux créations
Evidemment, il est difficile de parler d’œuvres qui n’existent pas encore. On peut seulement dire que Lisa Streich est née en 1985 en Suède, qu’elle a eu comme mentor… Helmut Lachenmann et comme professeur d’orgue Daniel Roth, immense improvisateur et père du chef d’orchestre François-Xavier Roth. La musique de cette jeune compositrice, très en vue sur la scène musicale contemporaine, est aussi inventive que poétique.
Né en 1954, Anders Hillborg, Suédois également, compose dans un style très différent. Sa musique est tellurique, puissante et harmonieuse. C’est un compositeur « star », très demandé dans le monde entier et ses œuvres, nombreuses, sont jouées par les plus grands orchestres internationaux. Curieusement il reste encore assez méconnu en France et ce concert sera donc une bonne occasion de le découvrir.