AccueilA la UneBoulez et Mozart : les copains d'avant

Boulez et Mozart : les copains d’avant

CONCERT – Dans le cadre de la Biennale Pierre Boulez à la Philharmonie de Paris, la grande salle Pierre Boulez devait réunir le génie de trois grands musiciens : Mozart, Boulez et Barenboïm. Souffrant, il est remplacé à la direction par Michael Wendeberg à la tête du Boulez Ensemble pour une soirée non moins mémorable.

Un être vous manque…?

Le public parisien attendait sans doute ce concert où Daniel Barenboïm devait rendre hommage à son ami Pierre Boulez. Malheureusement, pour des raisons de santé, le chef d’orchestre ne peut diriger l’ensemble qu’il a lui-même fondé pour défendre le répertoire contemporain, le Boulez Ensemble. Pour le remplacer, on peut compter sur un jeune chef qui a travaillé étroitement autant avec Boulez que Barenboïm, Michael Wendeberg. Avant d’interpréter Sur incise du compositeur français, c’est la Sérénade n°10 en si bémol majeur dite « Gran Partita » de Mozart qui est présentée. Bien que Boulez ait pu affirmer ne rien comprendre à la musique de Mozart, en rejetant tout conservatisme voire toute forme de musique passée, il aimait diriger l’œuvre du compositeur viennois. La Gran Partita est d’ailleurs en première partie de l’un de ses tous derniers enregistrements avec l’Ensemble Intercontemporain en 2008.

À lire également : Boulez, le provocateur bâtisseur
Mozart, et partiti et Partita !

Ecrite pour douze instruments, dont onze à vents, la Sérénade n°10 offre une belle occasion d’entendre l’attention toute particulière de Mozart sur les timbres des instruments, étudiés autant par leur particularité individuelle que par leur capacité à se marier pour créer une pâte sonore homogène. Le Boulez Ensemble, dont la plupart des instrumentistes sont issus de la Staatskapelle Berlin, démontre ainsi des qualités très appréciables : l’élégance des phrasés est conduite avec conscience et soin, mettant en valeur chants et contre-chants tout en gardant une homogénéité de son d’ensemble. La direction de Michael Wendeberg, bien que souvent maniérée, allie élans dansants et caresses des phrasés mélodiques, concentrant et approfondissant alors l’écoute de ses musiciens. Car la priorité n’est pas forcément dans la restitution d’un style – par l’attention à des cellules caractéristiques ou des tempi plus contrastés par exemple – mais plutôt dans la recherche renouvelée d’un son, fruit d’un subtil mélange de mélodies et de timbres.

Boulez ovationné !

C’est ainsi une préparation tout à fait pertinente à l’écoute de Sur incise de Boulez, pour trois trios de percussions, piano et harpes. Grâce à ces neuf instruments qui permettent de marier hauteurs et rythmes de façon percussive, leurs timbres se mêlent avec beaucoup d’efficience, surtout par la spatialisation de la disposition en trois trios. La gestuelle de Michael Wendeberg se fait précise et très attentive, telle celle d’un peintre minutieux, maître de couleurs dont chaque teinte ne doit rien au hasard. Les instrumentistes font également preuve d’une technique irréprochable, aussi virtuose que soignée. Œuvre captivante, Sur incise est fort applaudie, plusieurs bravi récompensant les artistes pour la qualité de ce concert.

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]