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Standing ovation pour le dernier concert de Matthias Pintscher à la tête de l’Ensemble intercontemporain

COMPTE-RENDU – Un concert triste et beau a eu lieu, ce vendredi 9 juin, à la Cité de la musique (Paris). Au programme : des oeuvres d’Anton Webern, Mark Andre, Kaija Saariaho et Gérard Grisey. L’occasion d’un dernier tour de piste pour Matthias Pintscher comme directeur musical de l’Ensemble intercontemporain, qui fit se lever le public, en une standing ovation méritée.

Un peu de poésie

Nous sommes en pleine période du Bac de français, alors allons-y pour un peu de poésie : « Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ». Ce vers, extrait du poème Harmonie du soir, de Charles Baudelaire, pourrait illustrer le programme du concert du 9 juin dernier à la Cité de la musique (Paris). Les 4 oeuvres interprétées par l’Ensemble intercontemporain (rejoint par la soprano Sophia Burgos pour la pièce de Grisey), ont toutes déployé une immensité de vide et de profondeur, générée par la perception vivace que la vie n’est qu’un simple CDD…

©Quentin Chevrier
La vie n’est qu’un simple CDD…

Evidemment, selon les compositeurs, les moyens ne sont pas les mêmes : économie frôlant l’ascèse pour les Cinq pièces pour orchestre opus 10 d’Anton Webern, déploiement extra-large -et glaçant, comme un Requiem sans résonance, un grand cri silencieux- chez Gérard Grisey, dans ses Quatre chants pour franchir le seuil, en passant par une apologie du silence chez Mark Andre -pourtant prompt, habituellement, à faire du bruit…- avec sa création Dasein, ou encore un hommage à l’immensité, avec les arcs de lumière (Lichtbogen) de Kaaija Saariaho, inspirés par les aurores boréales du ciel arctique…

Instants de grâce

Pour interpréter ces quatre moments graves et épurés, l’Ensemble intercontemporain, avec Matthias Pintscher à sa tête, a excellé. L’exécution de ces pièces contemporaines reste de la fine dentelle, de l’ouvrage minutieux, que la baguette fine et intelligente de Pinstscher, s’appuyant sur la maîtrise sans faille des musiciens de l’ensemble, a su rendre au mieux. La soprano Sofia Burgos, pythie tragique des Quatre chants pour franchir le seuil, de Grisey, a eu la véhémence et la vocalité nécessaire pour parachever le geste de ses camarades interprètes.

Sofia Burgos ©Quentin Chevrier
Des hommages appuyés

Avant les Lichtbogen de Saariaho, Matthias Pintscher a pris la parole, pour un hommage appuyé à la compositrice finlandaise, décédée quelques jours avant. Il a utilisé les mots « Lumière, esprit, courage, grâce, humanité et amour », pour décrire cette fidèle accompagnatrice de l’action de l’EIC.

A lire également : Décès de la compositrice Kaija Saariaho : la force immense de la douceur

Il a également évoqué, sobrement mais intensément, ses dix années à la tête de l’Ensemble intercontemporain, rappelant l’importance de l’ « espace libre qu’est la création » et le bonheur qu’il a eu à diriger ces musiciens de grand talent. A la fin du concert, le public s’est levé d’un seul élan, pour une standing ovation des plus méritée, sobre, elle aussi, mais non moins intense. Le chef français Pierre Bleuse lui succédera à partir de la saison prochaine.

En réponse au vers du début de l’article, vient celui-ci : »Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir », pour une résonance des instants vécus.

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