AccueilA la UneNapoléon nous convie dans l'au-delà

Napoléon nous convie dans l’au-delà

CONCERT – Aurélien Pontier a dessiné un programme autour de Napoléon lors des Estivales en Puisaye samedi 19 août. Entre histoire et mythe, le pianiste nous ballade entre réalité et apesanteur.  

Ridley Scott peut s’en inspirer 
Drôle d’accueil… ©Marie-Palmyre de Bray

Lorsque l’on rentre en l’église d’Aillant-sur-Milleron, nous sommes tout de suite immergés dans le thème de Napoléon : mannequin avec habit de hussard, gravure de l’Empereur et de son fils, pour voir un peu plus loin un couple en costume d’époque ! Le sujet « Napoléon et la musique » est traité de manière très pédagogique par Aurélien Pontier qui vient au festival depuis 15 ans. Il introduit chaque morceau, son choix, et le resitue dans l’histoire de la musique et de l’homme. 

Un héros qui galvanise

Avec les Variations en Fa mineur d’Haydn, Aurélien Pontier nous extrait justement de la réalité avec le thème aux rythmes pointés hypnotisants. Son interprétation à nous élever dans un nuage de mélancolie puis laisser l’espace physique et temporel se ressentir pour revenir sur Terre avec les arpèges finaux et la brutalité des derniers pointés laisse un beau présage pour la suite. C’est confirmé ! avec le Finale de la Symphonie n°3 « Héroïque » de Beethoven transcrite par Liszt. Le défi de conserver les couleurs de l’orchestre symphonique en un seul instrument est sportivement réussi ! 

Le piano d’Aurélien Pontier a un faux air de tricorne, vous trouvez pas ? © Estivales de Puisaye

Le chaloupé des Variations sur « La ci darem la mano » de Chopin nous plonge dans le romantisme. Comme de l’eau qui bout, les notes de vapeur éclatent dans les énergiques octaves. Incisive et précise, la deuxième variation fait briller Aurélien Pontier. L’enveloppée chromatique qui arrive ensuite entraîne l’assemblée pour se diriger ensemble après vers des tons plus graves et sombre.   

À lire également : Napoléon, un mélomane au pouvoir
La convivialité surprenante autour du piano

Lors de la Marche militaire de Schubert, un quatre mains est proposé avec le directeur du festival Philippe Brocard, générant à défaut de la contemplation de la qualité, la joie et sympathie de l’auditoire. Parmi ces surprises, une autre intervient, la Marche funèbre écrite par l’officier anglais McCarthy pour les funérailles de l’Empereur à Sainte-Hélène en mai 1821 dont la partition avait été exposée au musée des Invalides pour le bicentenaire. Le pianiste intrigué lors de la visite de l’exposition a souhaité faire revivre ce morceau en France.

Enfin, le Chant Funéraire de Fauré écrit pour le centenaire de l’illustre personnage, achève le concert avec une profondeur imposant le silence et l’admiration. L’émotion laisse place à une ovation du public. Aurélien Pontier a remporté la bataille d’Aillant-sur-Milleron !

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