CONCERT- La Saison musicale des Invalides célèbre la victoire, en résonnance avec l’exposition « Victoire ! La fabrique des héros » du Musée de l’Armée, grâce à l’excellence de l’Orchestre symphonique de la Garde Républicaine et du violoncelliste François Salque.
Le programme, en parfaite résonance avec l’exposition, offre une ouverture audacieuse à la Cathédrale Saint-Louis. Loin des évidences, il explore des œuvres célébrant la victoire de manière unique, la victoire chère aux artistes : celle de leur liberté créative. Le programme ose mêler l’héroïsme d’Egmont de Beethoven, les Marches sarcastiques pour rater la victoire de Kagel et l’ironique Symphonie n°9 de Chostakovitch. Une proposition ambitieuse et décalée, entre triomphe et ironie.
Héros chics, sans un hic !
Les uniformes impeccables des musiciens de la Garde républicaine rappellent l’exigence de cet ensemble. Sous la direction équilibrée de Sébastien Billard, sensibilité et précision fusionnent pour créer un son homogène, à la fois moelleux et précis. Conscient de l’acoustique généreuse de la nef, le chef se montre garant d’un tempo modéré, sans aucune extravagance, tout en offrant une énergie percutante avec des nuances efficientes et, surtout, des phrasés qui respirent avec une parfaite pertinence de direction. Bien que l’interprétation se fasse avec sérieux, et ainsi impeccable, les aspects décalés voire amusantes des œuvres se font parfaitement ressentir, notamment grâce à une touchante – bien que discrète – complicité des musiciens entre eux et avec leur chef. Parmi les interventions remarquables, il faut saluer le déchirant solo du bassoniste Antoine Berquet lors du Largo de la 9ème de Chostakovitch.
Victoire résonnante
Le Concerto en si mineur de Dvořák, véritable dialogue entre l’orchestre et le violoncelliste François Salque, met en lumière les pupitres de vents magnifiques de l’orchestre. Salque, perché sur une estrade, maîtrise sa main gauche avec une précision vive, bien que parfois en quête d’emphase dans le premier mouvement par une certaine tension du son. Cependant, dans le troisième mouvement, ce timbre très brillant se montre tout à fait à propos, offrant également une virtuosité remarquable. En guise de remerciement, Salque et ses collègues violoncellistes enchantent le public avec un Après un rêve de Fauré, vibrant et touchant.
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Le public se montre enchanté de cette soirée aux Invalides, exploration étonnante et décalée de la victoire, de la liberté artistique et de l’héroïsme musical. Les musiciens, dirigés avec maestria, y dévoilent une dimension amusante tout en maintenant la gravité des thèmes. Triomphe, ironie et éclats musicaux résonnent donc dans les murs empreints d’histoire de la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, faisant voir autrement ce que peut être la victoire.
Le reste de la saison musicale des Invalides est à retrouver en détail chez nos amis d’Ôlyrix.com.