FESTIVAL – Le Midsummer Festival prolonge ses charmes jusqu’au cœur de la nuit avec l’After Final dans la cour du Château d’Hardelot. Le chanteur Romain Dayez y dévoile une version intime de son spectacle Le Flagrant des lits, un bouquet de chansons amoureuses et sensuelles des années folles à l’après-guerre.
Pour combler les noctambules du Midsummer Festival du Centre culturel de l’Entente cordiale, la soirée s’étire langoureusement dans la cour du Château d’Hardelot, en compagnie d’un ménage à trois insolite. Romain Dayez, flanqué du contrebassiste Guillaume Girma et du pianiste Cyrille Lehn, offre une version condensée de son spectacle Le Flagrant des lits. Jonglant entre son timbre chaud de baryton lyrique et sa voix naturelle de crooner, il ressuscite les plus sensuelles mélodies des années 1920 à 1950.
Dandy en peignoir : élégance coquine
Drapé dans une ample robe de chambre rouge et bleue sur un élégant ensemble bleu ciel, Romain Dayez joue la carte de l’autodérision. Micro en main, il tisse une complicité teintée d’humour avec son public. Ses acolytes, Guillaume Girma et Cyrille Lehn, excellent dans l’art de l’accompagnement syncopé et discret. Le contrebassiste se mue parfois en choriste a cappella, et le pianiste navigue entre improvisation et soutien aux teintes pastel.
De Gabin à Baker : voyage au pays de l’amour
Le répertoire oscille entre l’espiègle C’est moi le mari de Jean Gabin et la suave C’est ça, le vrai bonheur de Joséphine Baker. La Prière péruvienne de Luis Mariano côtoie le syncopé-chaloupé Tiens, tiens, tiens de Ray Ventura, dans un savant mélange d’émotion et de légèreté. Le public est même convié à reprendre en chœur le refrain de Parlez-moi d’amour de Lucienne Boyer. L’ambiance oscille entre l’envie de se déhancher et celle de s’attendrir, notamment sur la touchante Maman la plus belle du monde de Fernand Bonifay. En guise de cerise sur le gâteau, le trio offre un bis avec le délicieusement absurde Coucouroucoucou de Dario Moreno.
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Ce spectacle éclair laisse sans doute le public sur sa faim, désireux de prolonger indéfiniment cette parenthèse enchantée. Comme un avant-goût des nuits d’été à venir, il distille une promesse de douceur et de sensualité. En fin de compte, c’est bien ça, le vrai bonheur !