FESTIVAL – Le Festival Mozart dans la Drôme reçoit l’Orchestre de chambre « Camerata Rosa Musica » et le flûtiste Philippe Bernold à l’Abbaye de Léoncel pour trois grandes pièces idéales pour la Fête Nationale.
Bleu ciel
Même si le petit village de Léoncel dans la Drôme ne paye pas de mine, l’ambiance est au rendez-vous en ce 14 juillet ! Entre deux sentiers de randonnées près de l’Abbaye, on trouve de quoi se divertir : des stands de produits du coin, quelques jardins pour flâner et les éternels et appétissants food-trucks locaux ! Tout ça pour attendre avec plus ou moins de patience le grand défilé musical très à propos : « Liberté, égalité, musicalité », le credo de circonstances du Festival Mozart.
Blanc bonnet
Et pour l’occasion, on sort le grand jeu le grand jeu avec deux pièces symboliques. Le première est signée du compositeur français Jean-Baptiste Davaux : la Symphonie concertante pour deux violons solo et orchestre mêlée d’airs patriotiques. Davaux est un compositeur méconnu, certes, mais qui ne manquait pas d’humour et de ruse pour revisiter notre hymne national. Les jeunes musiciens de la Camerata Rosa Musica, invités pour l’occasion, s’en donnent à cœur joie pour exprimer toute la malice et la subtilité de cette œuvre qui reprend tour à tour La Marseillaise, puis Ça ira, dans la manière subtile du Thème et Variations. Tout en naturel et sans exagération, les artistes exécutent avec élégance les belles phrases de la partition, riches en couleurs et en textures. Les passages solistes sont assurées par le Quatuor Girard, fondateur de l’orchestre.
La Symphonie Les Adieux d’Haydn est également à l’affiche. Sous l’énergie entraînante du premier violon de Grégoire Girard, les phrases sont mordantes et remarquablement portées. 14 juillet oblige, on est pas loin de la fanfare. Les accents mineurs sont tirés et élancés pour souligner leur aspect dramatique. Comme le veut le contexte de cette pièce, les musiciens quittent un à un les festivités, laissant le Quatuor Girard en donner le point d’orgue, pour un concerto de… Mozart évidemment.
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Feu rouge
Si ce défilé respire le patriotisme, Mozart ne peut s’empêcher de se joindre au cortège. En effet, même si son Concerto pour flûte et orchestre en ré majeur KV. 314 ne rentre pas dans le thème de la journée, il correspond à l’esprit du Festival Mozart, en plus de régaler la foule. L’occasion pour le flûtiste Philippe Bernold, directeur artistique du festival depuis 1989, de s’illustrer. Sous sa direction, l’orchestre reste autonome et se défend tout seul sans problème. Tout juste le soliste donne-t-il quelques départs et assure la direction de quelques passages. Avec un souffle un peu saccadé mais endurant, Philippe Bernold affine les vocalises complexes et se permet quelques libertés de tempo en ralentissant sur les reprises ou sa cadence finale. Liberté est le mot d’ordre, clairement, d’une soirée de 14 juillet sans feu d’artifice. Quoique…