Fall (in love) with dance

DANSE – Le festival Fall for Dance du New York City Center débute l’automne avec cinq programmes comme autant de medleys de compagnies à la pointe de la danse classique, néoclassique et contemporaine. Ce soir avec le deuxième programme, on s’éprend de la vivacité du Complexions Contemporary Ballet, de la précision du Boston Ballet, et du chic engagé de kNoname Artist | Roderick George.

Trois idylles avec le public, et beaucoup d’amourettes

Si l’on a tendance à dire que le public américain est souvent enthousiaste, ce soir il est ébloui et survolté. Le public ne cesse d’applaudir à chaque tour ou éléments, se levant après chaque partie, mais il faut dire qu’il y a de quoi : qu’il s’agisse de la compagnie de Complexions Contemporary Ballet, du duo du Boston Ballet, ou des danseurs de Roderick George, chacun brille par son talent et se fait remarquer. 

Les trois ensembles interrogent en effet les normes de la danse classique, qu’il s’agisse de normes esthétiques ou physiques, pour se les approprier et les transcender. Face à des danseurs atypiques, où personne ne fait la même taille, mais où chacun brille par un talent et une virtuosité rare, on prend alors le temps d’apprécier le vocabulaire classique comme les incartades gestuelles (à la manière des déhanchés ou vibrations de la chorégraphie de Dwight Rhoden dans For Crying Out Loud) ou les immersions dans la no dance et les rythmes oscillatoires de Ein von Viel de Sabrina Matthews. 

Chez Roderick George, les inspirations sont comme fondues dans une volonté cette fois politique, un « vaisseau » pour promouvoir l’inclusivité et l’amour – qu’il s’agisse d’orientation sexuelle, d’origines ethniques, ou de style de danse.

Déclaration d’amour

Dans ces trois séquences de danse, on retrouve trois visions finalement très différentes de la danse d’aujourd’hui, comme une démonstration, une déclamation, ou une déclaration, de ce que ces chorégraphes et danseurs veulent faire aujourd’hui : des groupes, et des couples, qui s’unissent et se désunissent, à l’image du sublime duo de Nouhoum Koita et Naezar Brown pour Roderick George, ou des vies parallèles de Ein von Viel

À lire également : New York : R.O.S.E, ou blues ?

En s’engageant sur scène comme dans leur vie artistique, les danseurs de ces compagnies montrent leur amour de la danse et du geste, transformant une banale soirée au théâtre en rare moment de communion artistique. Ce soir, on est un peu tombé amoureux (de la danse).

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