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Dark side of the Moon, par Star Entertainment : Pink Flop ?

CONCERT – Le centre culturel Flagey vibre au son de l’album The Dark Side of the Moon, célébré dans le cadre d’un événement organisé par Star Entertainment et Pink Floyd Legacy pour marquer son 50ᵉ anniversaire. Cet album mythique, ayant traversé et marqué trois générations de mélomanes, invite dans sa version concert revival à une réflexion sur la notion d’authenticité : comment apprécier la musique d’un groupe rock légendaire lorsque ses membres fondateurs ne sont plus présents sur scène ?

Sans Nick Mason, David Gilmour et Roger Waters (Syd Barrett et Richard Wright étant décédés)– le concert est interprété par une sélection de musiciens satellites à l’histoire de Pink Floyd.  Les notes sont là, la partition ressort avec intégrité mais bon, ça semble un peu Pink fade… 

Fake Floyd ?

Pink Floyd serait-il trop jeune pour être joué par d’autres, comme on le fait en musique classique ? On voit pourtant des concerts d’ABBA sans ABBA et de Queen sans Queen, et pourtant… Pink Foyd serait-il ce genre de groupe qui meurt avec ses interprètes ? Pourtant l’attente du public était haute pour ce concert avec projections de vidéos derrière les musiciens du « Pink Floyd Legacy ». Aucune information n’est donnée en amont sur les interprètes présents. Pas de programme, l’anonymat semble primer pour l’intégrité du concert qui est annoncé comme étant « Performed by original members of Pink Floyd and of Roger Waters tours », mais si on observe l’alinéa caché en bord d’affiche, il est écrit : Roger Waters, David Gilmour and Nick Mason are not part of this concert ». 

Eux, et nous

Suite à quelques présentations durant le concert, le public peut identifier PJ Olsson, chanteur américain connu pour sa collaboration avec le Alan Parsons Live Project, assurant les parties vocales principales en compagnie de Durga McBroom, choriste à la voix puissante et chaude auprès de Pink Floyd depuis 1987. Le talentueux Harry Waters, fils de Roger Waters, prend le relais au clavier-orgue Hammond, ancienne position de Richard Wright. Sam Babayan et Ben Fisher se partagent les parties de guitare électrique. Les harmonies vocales sont fidèlement renforcées par la présence de trois choristes féminines et anonymes. Deux batteurs et percussionnistes, également anonymes sont présents, soutenus par un saxophoniste qui restera tout aussi mystérieux.

On pourrait décider de fermer les yeux pour voir le défunt Syd Barrett sur scène, mais rien n’y fait : l’énergie n’est pas là, les moments clés de l’album n’ont pas le même impact, et le public semble relativement détaché de la performance.  

En prime, des projections non-originales du groupe viennent perturber le minimalisme de la mise en scène : l’intelligence artificielle signée Lancelot Productions (qui n’a apparemment pas obtenu les droits de diffusion de la vidéo originale) renforce un peu la sensation de s’être fait berner (pour des places entre 70 et 80€).

Parmi le public, peu ont eu l’opportunité d’assister à un vrai concert de Pink Floyd. Pour beaucoup, la découverte de The Dark Side of the Moon s’est faite de manière intime, à travers des cassettes, des CD, des vinyles, et, pour les plus jeunes générations, via le streaming. Les révolutions technologiques n’ont en rien altéré de l’écoute religieuse de cet album emblématique, dont l’enregistrement de référence reste celui réalisé aux studios Abbey Road sous la direction d’Alan Parsons. 

Pink Flou

On aurait beau voir flou, le manque de musiciens originaux se ressent directement d’une musique qui ne semble pas être « incarnée », mais simplement jouée. Ainsi donc, sans les gourous originaux du groupe, la performance semble s’étouffer, bercée entre la nostalgie musicale de la chanteuse sensuelle et autoritaire Durga McBroom, l’apparition frêle et fragile de PJ Olsson et le talent musical subsistant des musiciens anonymisés par la production. 

On regrettera ce concert qui fait bon profit de la nostalgie des fans vieillissants du groupe, dont on fait partie, et pour qui l’enregistrement d’Abbey Road est l’occasion de revenir aux sources, intègre et authentique. Mais bon, on aura passé un dimanche soir au chaud…

Et sinon, The Dark side of the Moon, c’est quoi ?

The Dark Side of the Moon aborde des thématiques sombres et introspectives de la folie, la mort, l’anxiété et l’isolement. Ces réflexions trouvent leur origine dans la détérioration mentale de Syd Barrett, ancien leader du groupe, dont le départ en 1968 a profondément marqué Pink Floyd. Avec cet album, Roger Waters explore les recoins obscurs de l’esprit humain, livrant des textes à la fois poétiques et cruels.

The Dark Side of the Moon s’est développé de manière organique lors des tournées du sixième album en cours : Meddle. Lassé de rejouer les morceaux de Meddle, le groupe introduit de nouvelles compositions en concert bien avant leur enregistrement à Abbey Road en 1972. Ces premières ébauches, parfois publiées sous forme de bootlegs (enregistrement illégaux), comme Moonhead – une pièce instrumentale jouée lors d’une émission spéciale de la BBC le soir du premier alunissage en 1969 – témoignent d’une approche collaborative et expérimentale. 

Waters propose la première démo, intégrant notamment Money, issue d’improvisations datant de la fin des années 1960. De 1960 à 1973, La face cachée de la lune se révèle progressivement. Le groupe repose sur l’esprit de David Gilmour (Guitare et chant), les paroles de Roger Waters, le clavier synthétique de Rick Wright et la structure rythmique de de Nick Mason avant d’être génialement enregistré par Alan Parsons dans les studios d’Abbey Road. L’ensemble évolue sur une dynamique collective et organique que Gilmour résume ici : « Chaque membre savait intuitivement ce que les autres voulaient exprimer. » Avant sa sortie, l’album est testé lors de concerts, où le groupe ajuste les morceaux en fonction des réactions du public. Waters décrit cette phase comme « une façon de ressentir l’âme de l’œuvre, en écoutant comment elle résonne dans le cœur des gens ».

La tournée originale de Dark Side of the Moon introduit des éléments novateurs comme un écran circulaire, des effets sonores surround, et des animations conçues pour enrichir l’expérience visuelle.

Les nombreux départs, retours et collaborations multiples ayant jalonné l’histoire de Pink Floyd peuvent être complexes à suivre, mais un schéma peut apporter une vision claire : 

© Soline Heurtebise
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