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Orphée aux enfers à Toulouse : chaud chaud show !

OPÉRA – Le Théâtre du Capitole de Toulouse ouvre l’année 2025 avec une production réjouissante d’Orphée aux Enfers de Jacques Offenbach créée à Lausanne l’an dernier en coproduction avec l’Opéra de Tours, et mis en scène par Olivier Py.

Offenbach, Olivier Py : amis du premier cercle

La flamme n’est pas près de s’éteindre entre Olivier Py son équipe ! Avec Pierre-André Weitz, Bertrand Billy et Ivo Bauchiero, leurs productions d’Offenbach font mouche à tous les coups. Alors pour assister à cet Orphée aux Enfers, présenté à Lausanne l’an dernier et repris au Capitole de Toulouse, on aurait vendu notre âme au diable… Heureusement, une place presse a suffit. Le metteur en scène mythique déroule l’action avec le classico de la satire sociale : le théâtre dans le théâtre. Celui de Jupiter et sa famille olympienne dysfonctionelle qui se donnent en spectacle, devant le reste des personnages, y compris l’Opinion Publique, diablement sévère…

© Mirco Magliocca

Depuis la première scène gaillarde montrant la fin des ébats d’Eurydice et de Pluton grimé en berger Aristée sur fond déroulant du Jardin des Délices de Jérôme Bosch jusqu’au final où l’Olympe entier s’essaie au cancan, le ton est donné et ne variera pas. Côté scénographie, la référence est claire : on est au cabaret, à la Belle Époque ! Le rouge des enfers est à faire tourner les moulins, et les toiles de fond sont directement inspirées des films de Méliès, avec leurs couleurs saturées et leur petits diablotins bondissants.

© Mirco Magliocca
Chauds comme la braise !
  • Avec sa chevelure blond platine, Cyrille Dubois est un Orphée tout feu tout flamme, servant avec vaillance et musicalité la musique entêtante d’Offenbach.
  • À ses côtés, Eurydice marche sur des charbons ardents. C’est l’inverse pour son interprète, Marie Perbost, qui souffle sur les braises d’un aigu brûlant.
  • Mathias Vidal incarne pour sa part avec sa virtuosité habituelle et son aisance scénique reconnue un Aristée/Pluton stratège, qui joue avec le feu…
  • Marc Scoffoni, Jupiter façon Napoléon III transformé en resplendissante et irrésistible mouche zigzaguant dans les airs pour conquérir Eurydice, se taille la part du lion auprès d’un public incandescent.
  • Tous les interprètes sont également à saluer, dont Rodolphe Briand qui égrène avec émotion son Si j’étais Roi de Béotie, Adrianna Bignani Lesca qui anime l’Opinion Publique des profondeurs voluptueuses de sa voix, Anaïs Constant en Diane aux accents délicieux et aériens ou Marie-Laure Garnier qui possède effectivement tous les atouts de Vénus.
© Mirco Magliocca

Chloé Dufresne, à la tête de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, du Chœur et de la Maîtrise, défend cette musique avec fermeté, sans jamais chercher à souffler sur les braises du maniérisme. Le rythme endiablé impulsé par Olivier Py entraîne notamment au 4ème acte quelques décalages entre le plateau et l’orchestre. Mais le diable n’est que dans les détails, et Chloé Dufresne saura y remédier avec aisance pour les représentations suivantes.

À lire également : Olivier Py : la prise du Châtelet

En tout cas, le public du Capitole est bien verni de voir cette production brûler ses planches, et pour 7 soirées en plus ! Autant de raisons d’aller faire un tour aux Enfers, pour y tirer la queue du mauvais diable qui fait tourner le monde en ce moment…

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