AccueilA la UneKhatia Buniatishvili à la Philharmonie de Paris : vue(s) du public

Khatia Buniatishvili à la Philharmonie de Paris : vue(s) du public

CONCERT – Ils étaient venus nombreux, remplir la grande Salle Pierre Boulez à la Philharmonie de Paris ce jeudi 13 février pour écouter l’une des plus célèbres pianistes d’aujourd’hui, Khatia Buniatishvili. Ils étaient nombreux et parmi eux ces cinq spectateurs offrant quatre expériences artistiques à la fois différentes et complémentaires, brossant le portrait d’un concert par ses réceptions :

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Au premier rang, une femme aux cheveux noirs, la trentaine, est visiblement fascinée de voir comment un seul instrument peut exprimer autant d’émotions. Intriguée, elle se penche encore davantage pour regarder sous le piano (comme sous un capot), cherchant à percer le mystère. Elle réitérera ce geste tout au long du concert, comme si la réponse pouvait s’y cacher. Chaque accord semble être un chuchotement qui s’adresse à elle, une confession livrée sans filtre.

Troisième rangée, une petite fille blonde d’environ sept ans esquisse les notes sur un piano imaginaire, incapable de contenir son enthousiasme. Elle vient de reconnaître un morceau qu’elle connaît, probablement joué par son professeur. Sa mère, attendrie, lui murmure qu’elle lui redonnera le titre pour qu’elle puisse le travailler à son prochain cours.

Premier balcon, rangée de gauche, un couple profite de ce moment romantique entre tous, en cette veille de Saint-Valentin.

Ils s’immergent à l’unisson de la douceur intime de ce jeu empreint de mélancolie et de fragilité, sculptant chaque note, laissant respirer la musique, en dessinant des phrasés d’une grande délicatesse. Dès les premières notes de Chopin, ils s’abandonnent l’un à l’autre à ce jeu d’une intensité vertigineuse, alternant force et caresse, et qui sait effleurer même d’un martèlement. Chaque inflexion semble être une invitation à la passion. Le couple, porté par cette atmosphère enivrante, s’enlace, et quitte même la salle sur ce nuage de passion.

Parterre, deuxième rangée, une vieille dame, qui somnolait pendant le concert, sursaute dès la première note de Liszt ! Surprise, elle s’exalte… puis réalise. Ce qu’elle ressent, ce qu’elle entend la traverse d’une énergie nouvelle. Son visage s’illumine devant ces mains qui volent d’une extrémité à l’autre du clavier, devant cette tempête même de pianissimo. Elle s’agrippe à son siège, troublée, en conflit avec elle-même, puis se lève d’un bond au dernier accord, portée par l’élan d’une ovation spontanée.

Demandez le programme :

F. Schubert – Quatre impromptus op. 90, D899
F. Chopin – Sonate n°2
W. A. Mozart – Sonate en ut majeur K. 545
F. Chopin – Ballade n°4
F. Liszt – Mephisto-Walz n°1

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