AccueilA la UneL’Antiphonaire en typhon d’airs aux Invalides

L’Antiphonaire en typhon d’airs aux Invalides

COMPTE-RENDU – Marcel Pérès et son Ensemble Organum redonnent à nouveau vie et voix au précieux Graduel et Antiphonaire des Invalides, concluant en concert au sein de la Cathédrale Saint-Louis le cycle « Si les Invalides m’étaient contés ».

Rerevitalisation

Il y a 20 ans déjà, Marcel Pérès et son Ensemble Organum avaient gravé (pour le label Ambroisie) sous le titre Ad Vesperas Sancti Ludovici Regis Franciæ le contenu de cet Antiphonaire des Invalides daté de 1682.

Et si l’antienne (antiphona en latin, d’où le nom de ce recueil) est devenue dans le langage courant une répétition lassante, une formule toute faite et comme morte, c’est tout l’inverse qui est ressenti et proposé ici : la résurrection à nouveau de la vitalité d’un héritage médiéval. Cette vitalité saute aux yeux (dès l’ouverture du magnifique recueil que nous avons eu le privilège de pouvoir vous montrer à nouveau, avec nul autre que Marcel Pérès pour guide). Cette vitalité saute aussi aux oreilles, les illustrations et enluminures du livre, sa notation spécifique, fusionnant avec le résultat sonore à nouveau ressuscité.

D’autant que leur interprétation saisissante, reposant sur une copie de l’Antiphonaire présentée devant l’autel, s’avère bouleversante et d’une authenticité qui broie le coeur.

Les parties chantées a cappella (et les parties instrumentales jouées à l’orgue à partir de l’Hymnus, sans pour autant que les interventions ne viennent se conjuguer) font résonner sous les voutes de la Cathédrale Saint-Louis les voix puissantes et malléables, détaillant l’ornementation avec toute la ferveur requise tout en veillant à l’homogénéité de l’approche globale. C’est aussi l’Ensemble Organum qui poursuit ainsi dans son élan de vitalité : les chanteurs étaient déjà présents en 2005 pour l’enregistrement, sauf le tout jeune Raphaël Pérès venu se ramifier au groupe.

Pneuma (souffle, âme)

Lorsqu’il ne dirige pas directement l’Ensemble, Marcel Pérès donne souffle au Grand Orgue de tribune, instrument magnifique remanié à de nombreuses reprises depuis son installation au 17ème siècle, pour devenir un orgue post romantique. Marcel Pérès en libère toute la puissance expressive tout en privilégiant dans ses dernières interventions la nuance et une certaine délicatesse. La teneur mystique de cette musique d’église apparaît pleinement respectée par cet ensemble qui depuis plus de 40 ans maintenant, se dévoue sans compter à la redécouverte des musiques anciennes.

Ad vitam æternam

L’attention du public présent s’avère remarquable, Marcel Pérès et son Ensemble Organum reçoivent en fin de concert de fervents applaudissements.

Les Armées restent ainsi aux commandes de leur patrimoine musical : vitalité encore, vitalité toujours, de ce lieu et de ce joyau d’Antiphonaire commandé aux « pensionnaires de l’atelier de calligraphie et d’enluminure » et qui prenait place au sein des offices religieux destinés aux malades et mutilés de guerre résidant en l’Hôtel des Invalides.

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