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Sur les pas du Lac des cygnes

DANSE – Chef d’œuvre absolu du ballet, Le Lac des cygnes est – cette année encore – à l’affiche de nombreuses salles partout dans le monde. En France, c’est l’Universal Ballet qui le présente au Palais des congrès du 21 au 23 juin 2019 ! Bien que ce ballet soit connu de tous, son origine et son histoire le sont beaucoup moins.

Le Lac des cygnes de Tchaïkovski s’invite une nouvelle fois à l’opéra Bastille à Paris (version de Noureev) jusqu’au 19 mars. Puis via trois autres tournées dans toute la France par l’Opéra national de Russie (à partir du 22 mars, avec pas moins de 44 spectacles) et en parallèle par le St Petersbourg Festival Ballet (version de Marius Petipa, 27 dates). Enfin, l’Universal Ballet donnera son interprétation au Palais des Congrès de Paris du 21 au 23 juin. Bien que ce ballet soit connu de tous, son origine et son histoire le sont beaucoup moins.

Un contexte très sombre 

En 1875, Piotr Ilitch Tchaïkovski, alors âgé de 35 ans, se voit commander par le théâtre Bolchoï de Moscou le Lac des cygnes (Лебединое озеро en version originale). Il s’agit d’une période très sombre de sa vie. En effet, celui qui était professeur de théorie musicale depuis 1866 au conservatoire de Moscou était en proie à des tourments affectifs, en partie liés à son homosexualité qu’il tente de refouler et dont il fit mention dans des lettres adressées à son frère, également homosexuel.

Quelques mois avant de commencer le Lac des cygnes, qui sera son premier ballet, Tchaïkovski tente de se suicider en se jetant dans la rivière Moskova. L’échec et la souffrance constituant les trames de l’œuvre, il n’est pas trop risqué d’y percevoir des éléments d’inspiration. Freud y aura par ailleurs décelé d’autres signes à travers la dualité des cygnes, ceux de l’homosexualité et la fuite !

Un échec devenu classique

Les premières critiques sont acerbes, et pour cause : les salles où le ballet est représenté sont à moitié vides. L’enchaînement des actes n’est pas fluide et le public ne comprend pas la suite des tableaux, qui sera revu par la suite. L’auteur qualifie lui-même Le lac des cygnes de « déconvenue humiliante ».

Pour autant, entre 1876 et 1890, le ballet sera monté deux fois, pour plus d’une quarantaine de représentations. Malheureusement, Tchaïkovski meurt avant d’avoir pu connaître la version que nous connaissons, présentée au public pour la première fois deux ans après le décès de l’auteur du Lac des cygnes, en 1895. Cette nouvelle œuvre naît sous l’impulsion du chorégraphe français Marius Petipa, qui a vécu la majeure partie de sa vie en Russie, du chorégraphe russe Lev Ivanov, et du compositeur italien Riccardo Eugenio Drigo, lequel avait travaillé de nombreuses années au théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. 

Le Lac des cygnes aujourd’hui

Le Lac des cygnes est ancré dans la culture des Russes. À Moscou par exemple, les théâtres et opéras jouent en permanence le ballet, plusieurs fois par an, à l’instar du théâtre-opéra Helicon. Bien entendu, il est possible d’aller voir le ballet au Bolchoï, refait à neuf en 2011. L’emblématique opéra, le plus vieux du monde, date de 1825. Le jaune de ses façades, que l’on retrouve sur les billets de 100 roubles, se dresse toujours aussi fièrement avec ses colonnes et sa monumentale statue d’Apollon. Il se détache des autres bâtiments modernes et soviétiques.

Les passants connaissent bien ce théâtre, qui est l’une de leur fierté, même si en réalité, peu de Russes ont déjà eu l’occasion d’assister à une représentation, en raison de prix exorbitants pratiqués par le Bolchoï… de 417 à 1115 euros pour voir Le Lac des Cygnes ! Beaucoup apprécient le célèbre ballet, comme Veronika, une Moscovite de 36 ans : « Même si on connaît par cœur. On fait semblant de ne pas connaître l’intrigue et on est à chaque fois surpris et ému ». D’autres encore ne se rendent plus compte de la singularité du ballet, tant ils sont habitués. C’est le cas d’Ana : « Pour nous c’est quelque chose qu’on ne présente plus, et c’est vrai qu’on ne s’en lasse pas ! »

Si pour les Français, le Lac des cygnes est l’archétype du grand ballet académique, il est bon de rappeler que les premières représentations – fragmentaires – ne datent que de 1911. Le Lac des Cygnes a été par la suite présenté au public à l’Opéra de Paris en 1936 et 1946 mais il faudra attendre 1958 pour que l’œuvre soit donnée dans son entierté au théâtre du Châtelet, avec la version de Vladimir Bourmeister. Il s’agit de cette interprétation qui entrera en 1960 au répertoire de l’Opéra de Paris.

Enfin, Le Lac des cygnes est aussi associé à la fin de l’URSS. En effet, le 26 décembre 1991, après que Mikhaïl Gorbatchev a annoncé sa démission de la présidence de l’Union soviétique la veille, lors de son allocution à la télévision, les programmes se sont également arrêtés, laissant place au ballet de Tchaïkovski en boucle.

L’œuvre a su se poursuivre et se renouveler dans le temps, par ses moult interprétations, y compris dans le domaine cinématographique, notamment par la dernière en date, Black Swan de Darren Aronofsky (2010), et les brillantes incarnations de Nathalie Portman et Vincent Cassel. 

Pratique Les représentations de l’Opéra de Paris (dont sont extraites les photos) affichent complet

La tournée de l’Opéra national russe se déroulera dans toute la France ou presque du 22 février au 20 avril. Les places sont disponibles à partir de 39 €. Réservations ici.

deuxième tournée par le Saint Petersbourg Festival Ballet, du 28 février au 8 avril. Les places sont disponibles à partir de 39 €. Réservations ici.


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