COMPTE-RENDU – Malodorante, dérangeante et pourtant fascinante ; voilà pour cette plongée abyssale dans les profondeurs de la noirceur humaine.
Seul en scène, avec des moyens scéniques réduits au minimum et d’infimes variations de jeu, Benjamin Lazar porte à notre connaissance la musique glaçante et détimbrée des chants de Maldoror. Il en extirpe la moelle, se faisant tour à tour tyran assoiffé de meurtre, père mère et fils en un trio morbide, spectateur jouissant à la vue d’un naufrage, chiens, poules et même cheveu abandonné par son maître. L’habillage musical de Pedro Garcia-Velasquez et Augustin Muller, ainsi que les vidéos de Joseph Paris viennent souligner les âpres arêtes de ce diamant noir.
Avec Maldoror, Benjamin Lazar arrive dans la cour des grands, à l’instar d’un Peter Brook ou d’un Denis Lavant.
Et pour citer Isidore Ducasse, alias comte de Lautréamont : « Allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire ».
Jusqu’au 19 octobre au Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet, Paris 9ème
Le 14 décembre au Château d’Hardelot, Pas-de-Calais (62)
Les 30 mars et 1er avril 2020 au Trident, Scène nationale de Cherbourg (50)