AccueilA la UneSauver la planète ? Un jeu d'enfants au Gstaad Menuhin Festival

Sauver la planète ? Un jeu d’enfants au Gstaad Menuhin Festival

PARTICIPATIF – S’il est depuis 67 ans un repaire estival des plus grands noms de la scène lyrique et instrumentale mondiale, le Gstaad Menuhin Festival entend aussi désormais jouer la carte des jeunes talents et de la transmission. Le tout en sensibilisant à des problématiques actuelles telles que l’évolution du climat. En découle, en cette édition 2023, un spectacle aussi rythmé que déconcertant. 

Attention, spoiler : à la fin, tout n’est que sourires, visages rayonnants et applaudissements d’une foule effervescente sur la place du petit village suisse de Saanen dominé par les Alpes bernoises. Tout est bien qui finit bien, en somme. Ouf !

Ô rage, suspends ton vol ! (Mash-up de poètes)

Car une heure plus tôt, la pluie ayant cessé pour faire place à un franc soleil pile à l’heure du spectacle (un hasard ?), les interrogations étaient nombreuses : à quoi allait ressembler cette performance préparée par une cinquantaine d’enfants des écoles des cantons de Berne et Bâle depuis six mois, dans le cadre du programme jeune public « Discovery » ? Quelle allait être la teneur de leur message, ayant eu pour thématique de travail le climat et ses dérèglements ? Allait-on assister là à une chorégraphie apocalyptique empreinte de fatalisme ? Et l’orage allait-il revenir, signe d’une planète terre prête à manifester sa colère face à une humanité l’ayant trop longtemps malmenée ? Non l’orage n’est pas revenu. Et les enfants, plus motivés que jamais, ont surtout dansé l’espoir et l’humilité (l’un des grands thèmes de cette édition 2023 du Gstaad Menuhin Festival), face à un environnement certes changeant mais face auquel l’homme semble avoir encore son mot à dire, malgré tout. 

Tambours battants ! © Pierre Géraudie
Danse sans conscience…

Un jeu d’enfants, sauver la planète ? Un thème ici propice à une heure de mouvements et de pas en tout genre, en tout cas, fruit d’un travail notamment coordonné par la violoniste Patricia Kopatchinskaja, « ambassadrice du changement » pour le festival, et par un expert du climat, le professeur helvète Thomas Stocker. Il y a d’abord ces sauts un peu primaires, ces manières de se jeter au sol comme pour échapper à un danger, ces gestes saccadés semblables à des spasmes qui semblent indiquer une vulnérabilité certaine et un clair dérèglement, celui du climat donc, mais aussi celui des humains renvoyés à leur état « sauvage » car écrasés par la colère du ciel et des éléments. Une jungle où l’on marche au rythme dicté impitoyablement par les caisses claires et le marimba, et où peu à peu la chorégraphie se fait plus régulière et moins « spontanée », et les coups de baguettes plus doux sur les percussions, comme si l’humain reprenait peu à peu le contrôle de la situation.

À lire également : Gstaad Menuhin Festival, le changement climatique, c’est maintenant !
Un pacte climatique

Alors arrive sur scène la violoncelliste Domitille Jordan venue jouer Bach, symbole d’une civilisation remise à l’endroit, et qui laisse ensuite la place à des pas de danse partagés en couple, des garçons aux courtoises manières accompagnant des filles ravies de cette compagnie éduquée, comme si les bonnes manières et au fond le respect (pour les êtres humains comme pour la planète) étaient des valeurs plus nécessaires que jamais. Ainsi filles et garçons, hommes et femmes, peuvent-ils finalement se retrouver tous ensemble sur scène pour une nouvelle danse finale de joie, façon Macarena revisitée, comme pour fêter un heureux événement. Comme, pourquoi pas, la signature d’un pacte d’avenir avec la planète : aux humains, dès le plus jeune âge, la faculté de se mettre en mouvement pour changer le cours d’un dérèglement qui n’est peut-être pas encore une fatalité ; et à la planète, de l’autre, de tempérer ses éléments. 

Votre bras, Monsieur ? © Pierre Géraudie

La planète qui, au moins le temps d’une heure, a déjà tenu son pacte : le ciel est toujours resté clément, pour le plus grand bonheur d’enfants ayant largement réussi leur pari en matière de performance artistique et de prévention, et qui ne souhaitent plus désormais que l’humanité, elle aussi, remplisse son rôle dans l’intérêt de l’avenir commun. Mais pour l’heure, tout n’est que sourires, visages rayonnants et applaudissements d’une foule effervescente venue saluer autant les enfants que leurs encadrants dans cet ambitieux projet qui en appelle d’autres ici, au Gstaad Festival.

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