AccueilA la UneUne soirée au XVIIIe, dans le Versailles à la Hongroise !

Une soirée au XVIIIe, dans le Versailles à la Hongroise !

COMPTE-RENDU – La violoniste Rachel Podger et le pianiste Kristian Bezuidenhout se réunissent dans le salon Apollon du Palais Eszterházy (Eszterháza), en Hongrie, à l’occasion du festival Haydneum. Au programme, Carl Philipp Emanuel Bach, Haydn et Mozart. 

Le Palais Eszterházy : késako ? 

Les princes Eszterházy comptaient parmi les plus grands amateurs de musique du Royaume de Hongrie. Paul Antoine Eszterházy (1711-1762) achète de nombreuses partitions manuscrites lors de ses voyages en Allemagne et en Italie pour en faire dresser le premier catalogue de la collection Eszterházy et surtout, découvre le jeune Joseph Haydn, qu’il engage en 1761 à sa cour comme second chef d’orchestre. Le prince Nicolas Eszterházy « le Magnifique » (1714-1790), hérite de ce même amour de la musique : il transforme Eszterháza, le palais d’été de sa famille, en « Versailles hongrois », et y transporte toute sa cour. Haydn, dont il est le mécène, y supervise près de 1300 représentations à l’opéra du palais et doit sans cesse, tous les jours, composer pour le prince, jusqu’à la mort de ce dernier. 

Votre altesse… ©Haydneum / Pilvax Films

C’est donc en ces lieux chargés d’histoire que se déroule le festival Haydneum, dont le concert de ce soir propose justement un voyage musical du début à la fin du XVIIIe siècle, de Carl Philipp Emmanuel Bach (le fils aîné) à Mozart avec, bien entendu, une pause sur Haydn – cela sous les yeux même de la princesse et du prince Eszterházy actuels. Et comme le remarque Rachel Poger en les remerciant, « on ne voit pas le prince au premier rang tous les jours ! »

Que continue la musique au Palais Eszterházy !

Ressusciter le XVIIIe siècle passe également par les instruments utilisés, aussi bien le violon baroque de Rachel Podger que le piano-forte de Kristian Bezuidenhout pour faire résonner, comme à l’époque, les sonates de Bach et Mozart. Du jeu de Kristian Bezuidenhout, on dénote une volonté de faire respirer les œuvres et non de les accaparer, un recul, voire un grand respect dans la retenue qu’il semble démontrer, quoiqu’en réalité, il les aborde avec une grande douceur. On ressent chez Rachel Podger la même amitié pour cette musique, qu’elle explore avec à la fois émotion et précision, y relevant quelques tons colorés et gagnant peu à peu en expressivité, soulignant notamment, avec élégance, la douleur et la tristesse présente dans les œuvres de Carl Phillip Emmanuel Bach. On pourrait même lui trouver un côté « caméléon », dans sa façon de s’investir si aisément dans chaque compositeur. 

Le concert s’achève enfin avec grand succès, sous les applaudissements d’un public emporté – et Rachel Podger, de remarquer, avec un sourire : « On sent toujours ici l’esprit de Haydn ! »

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