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Daniele Gatti et l’Opéra de Paris au Festival de Pâques d’Aix : Silence, ça tourne !

COMPTE-RENDU – Le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence poursuit sa programmation musicale digne d’un cinémascope, en invitant l’Orchestre de l’Opéra national de Paris avec le chef Daniele Gatti, dans un programme puissant et cohérent, réunissant deux compositeurs-passeurs du Romantisme à la Modernité et qui ont tant inspiré la musique de films : Richard Wagner et Richard Strauss.

Une intrigue en fondu-enchainé

Le grand spectacle, panoramique, réside déjà dans la taille imposante de la phalange, qui occupe l’intégralité de l’espace scénique du Grand Théâtre de Provence : un Peuple ou un Public, ordonné en demi-lune, faisant face à celui, venu nombreux assister à cette soirée spectaculaire. 

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La sonorité d’ensemble est en technique-colore, dans l’une et l’autre œuvre – des extraits du Crépuscule des dieux (le point d’orgue d’une Tétralogie qui devrait fasciner tout autant Peter Jackson) de Wagner et le poème symphonique Une vie de héros de Strauss. L’Orchestre extrait de la terre sombre des timbales, à fleur de peau, et des cuivres, à bout de souffle, un terreau concret, fertile, qui confère au son le grain charnel, la texture végétale, la densité de fonte : à en illuminer et même brûler la pellicule. Le son se fait ainsi image : du héros, du désir, du frémissement, des hauts plateaux comme du souffle spectral, quasi imperceptible, des timbales et des cuivres… toute l’étoffe du héros en somme, tissée avec les fils devenus élastiques de la tonalité. Le violon solo (Frédéric Laroque), chez Strauss, devient le premier rôle, à la fois éblouissant et émouvant. 

Orchestre de l’Opéra national de Paris. Daniele Gatti, direction. Grand Théâtre de Provence. 05/04/2024. Aix-en-Provence. Photo Caroline Doutre / Festival de Pâques
Daniele Fellini

Le chef italien se fait réalisateur, accompagnant avec sa gestuelle comme dans des conseils susurrés ou déclamés, comme si ses mains étaient le porte-voix sur un plateau d’acteurs. Le poing levé dresse la force et la cuirasse d’un film d’action, l’index distribue les rôles comme le monteur de séquences à sa table, et surtout ses gestes élancés animent la grande rotative de ces deux immenses partitions : juxtapositions thématiques, hétérophonies rythmiques, contrastes timbriques et dynamiques émanent du grand bain argentique de la phalange parisienne. Comme pour donner plus de perspective à l’image sonore. 

L’auditeur, mélomane devenu cinéphile, se perd et se retrouve en même temps, dans l’image sonore gigantesque et immersive, quasi dévorante, du grand spectacle offert par Daniele Gatti à la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, du Crépuscule des Dieux à l’aube des Héros. 

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1 COMMENTAIRE

  1. une grande leçon de direction ! J’y étais, quelle soirée! Gatti pour succéder à Makela; quand on pense à ce qui lui est arrivé….quel retour!

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