ARTICLE SPONSORISÉ – Samedi 25 novembre, la violoniste Patricia Kopatchinskaja, en compagnie de solistes de l’Ensemble intercontemporain, va inaugurer la série EIC & Friends. Une soirée en deux volets, avec la musique de Jean-Sébastien Bach pour fil rouge.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la série EIC & Friends n’est pas un hommage à la série américaine Friends. Initiateur de ce projet musical aux allures de festival, Pierre Bleuse, nouveau directeur musical de l’Ensemble intercontemporain, explique que « ce genre de festival existe depuis longtemps : Janine Jansen & Friends, Martha Argerich & Friends… Le principe est d’avoir un temps et un lieu destinés à l’échange des idées sur la musique, la création et la pratique avec d’autres musiciens de haut vol. Ici, la star invitante, c’est l’Ensemble intercontemporain« .
Les canons de Bach en réponse au fracas des armes…
Une star invitante qui invite une star du classique, la violoniste Patricia Kopatchinskaja. Un choix plutôt pertinent quand on sait combien cette Moldave d’origine est attachée à défendre le répertoire contemporain et à faire s’exprimer le langage de l’âme plutôt que celui des armes… Cette soirée, en deux volets, a été pensée conjointement par la violoniste, le chef Pierre Bleuse et les musiciens de l’EIC.
Une offrande à la paix
Le premier concert, à 17h30, est intitulé « Une offrande à la paix ». En guise de prélude, d’interludes et de postlude, des passages de l’Offrande musicale, de Jean-Sébastien Bach. À l’intérieur de ces grands piliers musicaux, porteurs de paix et d’élévation, cinq courtes pièces, commandées par l’EIC aux compositrices et compositeurs Sara Glojnaric, Anna Korsun, Leonardo Marino, Clemens K. Thomas et Blaise Ubaldini et dont ce sera la création mondiale, ainsi que l’intéressante pièce Flügeln Wund (‘Ailes blessées’), pour violon et bande… de la violoniste invitée ! Chacune de ces pièces sera une réflexion sur la paix et la guerre, qu’elles s’inspirent des lettres d’un poilu ou d’un chant de la résistance, qu’elles évoquent la guerre moderne, comme celle du Vietnam, les rations de survie d’un soldat au front ou encore la vision d’un ange de la paix blessé.
Quaerendo Invenietis
Quant au deuxième concert, qui aura lieu à 20h, il est intitulé, assez mystérieusement, « Quaerendo Invenietis ». Extraite de l’Évangile selon Saint Matthieu, cette phrase signifie « Cherchez et vous trouverez ». C’est également le titre d’un des canons de l’Offrande musicale. Or, ce canon est un riccercar, une pièce d’écriture contrapuntique utilisant le principe de l’imitation, dont le nom signifie… recherche ! Ce deuxième concert est donc une invitation à rechercher Bach, à la suite des solistes de l’Ensemble intercontemporain et de la violoniste Patricia Kopatchinskaja. Pour cela, la pièce de Luigi Nono, « Hay que caminar », soñando, pour deux violons, proposera une invitation à la marche comme quête perpétuelle : « vous qui marchez, il n’y a pas de chemins, il n’y a qu’à marcher ». Quatre des Six Caprices de Salvatore Sciarrino permettront à Patricia Kopatchinskaja de faire entendre tout son talent de porte-étendard du répertoire contemporain, accompagné d’une brillance technique à la hauteur.
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Puis des transcriptions pour piano à quatre mains de pièces de Jean-Sébastien Bach par le compositeur György Kurtag viendront figer le rapport au temps, avant la magnifique fugue en imitation à 6 voix de Bach, extraite de l’Offrande musicale et transcrite pour 6 instruments solistes par Anton Webern.
Black Angels, pour quatuor à cordes électrifié, de George Crumb, est une œuvre assez figurative, décrivant un voyage mystique, de la perte de l’état de grâce à la rédemption, en passant par l’anéantissement spirituel.
Après l’entracte, un fils de Bach sera à l’honneur, en l’occurrence Carl Philipp Emmanuel, avec son Presto en do mineur H.230, arrangé pour six musiciens par Patricia Kopatchinskaja. Puis la violoniste interprétera le Concerto pour violon et orchestre de chambre de Michael Hersch, dont elle est la dédicataire. Voici ce qu’elle en dit : « C’est une esthétique musicale à laquelle je suis très sensible. Je la comprends et la partage totalement. Je n’ai pas besoin de traduire, comme si ce concerto était écrit dans ma « langue maternelle », si cette notion a un sens en musique. Ce n’est pas une œuvre facile, mais la facilité ne m’intéresse pas. Mon caractère me porte plutôt à la contradiction. »
Et le concert se conclura par l’ultime œuvre de Jean-Sébastien Bach, laissée inachevée, le 19e contrepoint de L’Art de la fugue, avec ses quatre fugues à quatre voix…
« C’est pour moi un grand honneur de travailler avec les solistes de l’EIC, qui, pour certains, étaient mes héros de jeunesse. »
Patricia Kopatchinskaja
Un espace scénique modulable
Patricia Kopatchinskaja n’a pas peur de le dire : « c’est pour moi un grand honneur de travailler avec les solistes de l’EIC, qui, pour certains, étaient mes héros de jeunesse. » Une bonne manière de rappeler que l’Ensemble Intercontemporain, créé par Pierre Boulez, est l’un des bras les plus actifs de la création musicale mondiale actuelle. Pour ces deux concerts du 25 novembre, il sera dans « sa » salle, la Cité de la musique, dont la modularité de son espace scénique sera, pour l’occasion, largement exploitée.
Vous savez à présent quoi faire samedi 25 novembre !