AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - InstrumentalUne journée au festival Les Volques de Nîmes

Une journée au festival Les Volques de Nîmes

FESTIVAL – Le Festival Les Volques, qui anime Nîmes en ce mois de décembre, touche à sa fin. L’occasion de vivre en immersion le rythme trépidant d’une journée de ce festival qui apporte la musique dans de nombreux lieux de culture nîmois. 

Musée le matin

Le matin, le festival investit le Musée de la Romanité. Une cinquantaine de chaises dans un recoin avec vue sur les Arènes, deux projecteurs, et le tour est joué. L’occasion pour le public d’entendre le Divertimento en mi bémol majeur KV 563 de Mozart par trois musiciens de l’orchestre Les Siècles, parmi lesquels l’altiste Carole Roth, la fondatrice du festival qui doit gérer, quelques minutes avant d’entrer en scène, la réorganisation du concert de clôture, donné en fin d’après-midi. Le violoniste Renaud Capuçon, qui devait y jouer deux sonates pour violon et piano, a dû annuler suite à un blocage au dos. Cette grande affaire est d’autant plus urgente qu’elle nécessite d’adapter les répétitions, qui ont lieu en parallèle du concert du matin. Les aléas du spectacle vivant… et en même temps, ce qui le rend si passionnant !

Ciné le midi

L’évènement de l’après-midi, une diffusion de l’opéra Written on Skin de George Benjamin (compositeur mis à l’honneur avec Mozart tout au long de cette édition), au cinéma Le Sémaphore, ne devrait pas subir ces aléas puisqu’il s’agit d’une captation. Et pourtant… D’abord, dans la version reçue, les sous-titres sont enregistrés en allemand (la production présentée est celle de Cologne, captée sans public durant la pandémie, et placée sous la direction de… François-Xavier Roth, le fondateur de l’orchestre Les Siècles et président du Festival), et non en français. Heureusement pour le public non-germanophone, la diction des chanteurs est excellente et un bon niveau d’anglais suffit à suivre.

George Benjamin © Christophe Abramowitz

Mais le pire arrive : suite à un problème technique, seule une grosse moitié de l’œuvre peut être diffusée. Le public bienveillant ne se démonte pas et fait contre mauvaise fortune, bon cœur. Cette séance (gratuite) permet de découvrir un long teaser d’une heure et, surtout, une explication de texte de son créateur. George Benjamin fait en personne le pitch de son opéra, décrivant l’action scène par scène (sauf la fin dont il maintient le suspense), ainsi que quelques indications sur son travail. Et rien que ça valait le détour ! 

À lire également : Parce que c’était Mozart, Parce que c’est Benjamin
Théâtre le soir

En fin d’après-midi, c’est donc au Théâtre de Nîmes qu’a lieu le concert de clôture du festival. Le public, venu pour Capuçon, est chafouin. Pourtant, les sourires reviennent vite. Les deux sonates avec piano du violoniste sont remplacées par la sonate KW 331 de Mozart, dont est extraite la très célèbre Marche turque. Et c’est peu de dire que quand elle est jouée par Cédric Tiberghien, sur un piano moderne mais avec des trésors de nuances et de sensibilité. C’est pas la même chose quand on l’entend à travers le mur, par le fils du voisin…

De Mozart, sont également joués un Quintette à deux altos et un quatuor avec piano. Trois pièces de George Benjamin sont également exécutées, toujours sous le regard (et après les explications) du maître. Les Méditations sur le nom de Haydn sont une courte œuvre se construisant et se déconstruisant autour de quatre notes issues du cryptogramme formé par le nom de HAYDN en associant chaque lettre à sa correspondance dans l’appellation allemande des notes : le A pour le La, le B pour le Si, le C pour le Do, etc. avec une inversion entre le I et le H. Bref, retenez si vous êtes perdu que le nom forme le motif Si-La-Ré-Ré-Sol.

L’œuvre est exécutée par le pianiste Jean-François Heisser, qui, par un fondu-enchainé, interprète également Relativity Rag, un hommage au ragtime dont les rythmes dansants sont malmenés, tantôt violents et tantôt évanescents. Dernière œuvre de George Benjamin présentée, Shadawline, par Cédric Tiberghien, joue sur les contrastes, bien sculptés par l’interprète, très théâtral dans son jeu. Ça tombe bien, on est plus au musée !

Pour l’an prochain, le Festival Les Volques annonce une édition mettant Antonín Dvořák face à Ondřej Adámek. Ce dernier n’a pas un répertoire de musique de chambre pléthorique, mais ce n’est pas pour autant un Tchèque sans provisions : gageons que la programmation offrira de quoi s’immerger dans un nouveau bouillon de culture.

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