DANSE – À la Villette, la compagnie australienne « Gravity & Other Myths » enchante les soirées d’hiver juste avant les fêtes de fin d’année dans une avalanche d’acrobaties aussi spectaculaires que ludiques. Le public est amené à participer à différents numéros de cirque – une sorte de cour de récré géante avec défi et lancé de balles multicolores, entre autres. On s’émerveille et on s’amuse dans un esprit bon enfant.
Gravity & Other Myths : acro-potes
Créée à Adelaïde en Australie en 2009, la compagnie Gravity & Other Myths (GOM) tire son essence d’acrobaties époustouflantes qui repoussent les limites du cirque contemporain. Amis depuis l’enfance, ces acrobates forment une famille d’artistes où l’individu s’efface devant le groupe. Ils osent tout mais en groupe, et quand l’un se lance, il est rattrapé par les autres. Leur réputation les précède, et partout on les présente comme le « Cirque du Soleil australien ». Quatre ans après leur spectacle « Backbone » en 2019, la troupe repose sa valise à Paris à l’espace chapiteaux de la Villette avec leur spectacle phare « A simple space », qui a déjà fait le tour du monde : plus d’un millier de représentations à son actif dans plus de 34 pays. Bref ces circassiens ne chôment pas et ils sont bien partis pour conquérir l’Europe.
Sacré show, sans chichi
Au début, quand on rentre dans le chapiteau de la Villette en voyant le minuscule ring carré, on ne s’attend pas à un spectacle de cirque grandiose, mais plutôt à un spectacle intimiste. Pas de mise en scène avec des décors sophistiqués et pas d’effets superflus avec maquillage et costume pour ces sept acrobates qui vont s’éclater au son d’un percussionniste live. Ils sont habillés avec un look casual qui reflète leurs personnalités décontractées : comme si on allait assister à un spectacle de potes avec les spectateurs à quelques centimètres de la scène. Un choix délibéré de la compagnie : « Au lieu d’enrober la performance de maquillage, de lumières et d’une théâtralité artificielle, nous avons délibérément choisi de partir dans la direction opposée ». Les acrobates vont alors s’affronter sur ce ring dans une ambiance bon enfant tout en invitant le public à y participer.
Chacun son tour
À tour de rôle, chacun des acrobates va repousser sa limite physique, donnant lieu à des performances ahurissantes. Mais parfois ils échouent et montrent de cette manière leurs faiblesses. Et oui, la haute voltige est un métier risqué ! Ils nous donnent l’impression que le spectacle est totalement improvisé, déclenchant des fous rires dans le public. On retiendra le défi des cordes à sauter où le perdant finira nu comme un ver ou celui du poirier où des balles colorées seront lancées par le public sur les acrobates pour leur faire perdre l’équilibre.
Une cour de récréation géante où cette bande de potes s’amuse autant que le public. Après il y a aussi ces multitudes de figures techniques qui donnent le vertige : empilement les uns sur les autres sur plusieurs mètres de haut, marche en équilibre sur le crâne des collègues, saut périlleux sur les dos des collègues avec supplément os qui craquent. Il en faut de la technique… Tout est une question d’équilibre où chaque voltigeur peut flancher d’un instant à l’autre lors de ses numéros extrêmes, déclenchant quelques montées d’adrénaline dans le public. En sortant de là, on a qu’une hâte : découvrir leur prochain spectacle, pour voir ce qu’ils nous réservent…