Mire : mirage miroitant du mirador

DANSE – Laissez-vous envahir par des images fantasmagoriques sous le son d’une musique psychédélique comme si vous aviez bu de l’ayahuasca. C’est sous la coupole du Théâtre de la Ville que vous allez pouvoir vivre cette expérience unique avec Mire, le spectacle phare de la chorégraphe suisse Jasmine Morand qui allie performance, art visuel et danse.  

Mire-âge : le kaléidoscope

Mire est avant tout une expérience qui se vit. Les ouvreurs nous préviennent qu’il vaut mieux venir léger et laisser manteau et gros sac aux vestiaires. On se déchausse avant de pénétrer dans une salle noire où on prend place en position allongée, la tête calée sur un coussin, le regard vers le ciel pour contempler non pas les étoiles mais douze danseurs, complètement nus. Ils sont protégés des spectateurs par douze panneaux formant une boîte circulaire qui les enferme, sous un gigantesque miroir suspendu. Les spectateurs que nous sommes forment un deuxième cercle derrière les palissades. Un cercle dans un cercle, pour ne former qu’une seule figure. C’est le principe d’un zootrope géant, l’un de ses dispositifs cinématographiques qui fusionne plusieurs images pour donner vie à une seule image animée. Ici le dispositif ne tourne pas mais les danseurs évoluent à l’horizontal avec leur dos plaqué au sol dans une sorte de danse serpentine.

Mire-ouaté : nuage des corps

Le mouvement est lent, organique, sensuel mais surtout cyclique et synchronisé. L’individualité de chaque danseur s’efface face au groupe qui construit des figures harmonieuses qui se transforment en permanence sous nos yeux. Les jeux de lumière permettent de modeler les corps des danseurs en accentuant ou en gommant leurs reliefs pour dessiner des tableaux poétiques : des rosaces de vitraux, des fleurs tropicales, des étoiles, des soleils, des mygales géantes ou encore d’autres images diverses propre à l’imagination de chacun. On a alors l’impression de passer le test de Rorschach, qui consiste à analyser ses tâches d’encre symétriques pour évaluer la personnalité du patient. Le zootrope devient un kaléidoscope aux images fantasmagoriques, vous savez ? Ce jouet rempli de paillettes colorées transparentes et de miroirs qui se mélangent pour obtenir de magnifiques illustrations.

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Mire-adore : les voyeurs

Le spectacle Mire nous invite à une véritable introspection du fait de la position allongée, de la musique psychédélique et des images fantasmagoriques qui s’enchaînent. Plusieurs états émotionnels nous traversent alors : tout d’abord l’émerveillement de l’enfant devant son premier zootrope ou kaléidoscope, puis la gêne du voyeur qui plongerait dans l’intimité de six couples, complètement nus qui se touchent et s’étreignent sensuellement. Mais le public du Théâtre de la Ville étant discipliné, personne n’a osé se lever pour lorgner à travers les fentes du tambour et chacun est resté dans sa position allongée, le regard focalisé sur le miroir au plafond.

© Celine Michel

 

Succès Mir-ifique !

Créé en 2016, Mire est l’une des créations phares de Jasmine Morand, chorégraphe suisse qui a fondé sa propre compagnie Prototype Status en 2000. Mire a déjà séduit de nombreux spectateurs dans plus de dix pays entre l’Europe, les Etats-Unis et l’Amérique du Sud et a généré un véritable buzz sur les réseaux sociaux grâce à sa créativité kaléidoscopique. Pour les enfants, une seconde version avec des danseurs habillés a été créée (Mirkids), et est aussi à découvrir au Théâtre de la Ville. 

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