DANSE – C’est l’atmosphère des grands soirs que l’on ressent à l’Auditorium de Rome ce vendredi 15 mars, et pour cause un grand événement se joue : une quinzaine de stars du ballet se réunissent pour un gala !
Entrée en scène
Si l’on avait repéré la liste des danseurs annoncés sur internet, certaines stars n’apparaissent plus dans le programme de salle. Dommage notamment pour Tiler Peck Principal Dancer du New York City Ballet… mais ne boudons pas notre plaisir et découvrons les présents ! On note notamment Isaac Hernández et Daniil Simkin tous deux ayant été étoiles dans diverses compagnies et désormais artistes indépendants. Les stars proposent des hits du répertoire (Don Quichotte, Giselle, Le lac des cygnes…) et quelques créations originales au style plus néoclassique.
Remise des prix (en toute subjectivité bien sur !)
Prix de la confiance
Pour ouvrir le gala, Giada Rossi et Alessandro Frola se lancent dans le difficile Pas de deux du troisième acte de La belle au bois dormant (chorégraphie de Marius Petipa). Les portés périlleux se font sans hésitation, on retient également le manège du danseur et les très beaux bras et poignets de la danseuse… La barre est haute pour les suivants !
Prix du waouh
Don Quichotte de Petipa interprété par Maia Makhateli et Bakhtiyar Adamzhan, applaudis dès leur entrée. L’enthousiasme du public ne tarit pas devant la souplesse de la danseuse et la fougue du danseur, subjuguants. Les tours et sauts s’enchaînent avec un naturel époustouflant.
Prix de la maîtrise technique
Le Corsaire de Petipa (encore oui) par Madoka Sugai et Daniil Simkin. Si le duo ne semble pas parfaitement accordé, les deux interprètes offrent des solos d’une technique irréprochable. Le danseur reste en équilibre après de nombreux tours et arrache des cris au public, alors que la danseuse mélange les tours à la seconde et les fouettés sans perdre le rythme !
Prix de la malice
Le Lac des Cygnes de Alicia Alonso (d’après Petipa -évidemment-) avec Claudia Garcia Carriera et Dani Hernandez. Le cygne noir est ici bien plus malicieux que dans la version de Noureev. Les pas sont bien secs, et le léger retard de la tête sur les mouvements accentuent le côté maléfique. Les fouettés exécutés avec des ports de bras peu habituels sont aussi une belle découverte ! On regrette les petits sauts sur pointes qui sont très peu esthétiques, bien que parfaitement réalisés.
Prix de l’atmosphère
Giselle, pas de deux de l’acte deux de Alicia Alonso (d’après Coralli et Perrot) par Claudia Garcia Carriera et Dani Hernandez (oui oui un deuxième prix pour eux !). Ils arrivent à retranscrire l’ambiance de ce ballet mythique avec ce court extrait et sans décor… C’est très fort !
Prix de la découverte
Les galas sont aussi l’occasion de découvrir de nouvelles pièces et de nouveaux chorégraphes. Ce soir le prix sera pour Sergio Bernal qui propose deux solos où il est à la fois danseur et chorégraphe. Si Obertura est dans un esprit flamenco et très démonstratif, Rodin est plus sensible et met en lumière la musculature du danseur comme une sculpture.
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Prix de l’émotion
Non décerné, parce qu’il est difficile de produire une émotion avec des extraits aussi courts et les pièces contemporaines n’ont pas relevé le défi avec des chorégraphies trop lisses.
Et pour le public… prix de la nuisance !
En effet le public italien, déjà distrait, n’est pas aidé par ce format de gala. Entre chaque extrait on s’agite, on regarde son téléphone, on filme (et envoie en direct à ses amis) et on peine ensuite à se reconcentrer. Le public est tout de même connaisseur (ma voisine marque les pas des grandes variations avec ses mains, le voisin de devant chantonne tous les airs) et ne laisse rien passer (chaque cafouilli technique est suivi quasi immédiatement d’une onomatopée…). La salle réserve tout de même un accueil très chaleureux aux danseurs et félicite ceux qui ont poursuivi malgré quelques accros.