DISQUE – Le claveciniste Olivier Baumont invite à se plonger dans l’univers enchanteur de Marcel Proust avec son enregistrement « Un Clavecin pour Marcel Proust ». A travers un programme inspiré de ses amis et personnages, il offre une plongée insolite dans les salons de la Belle Époque, où la musique résonne comme un écho lointain des souvenirs et des émotions de Proust.
À l’ombre des trilles en fleurs
Dans l’univers proustien, la musique tisse une trame aussi enchanteresse que celle de ses souvenirs enfouis dans les méandres du temps. Aux douces mélodies du clavecin se mêlent les échos lointains des soirées chez la Princesse de Polignac, où se côtoient artistes et esthètes, parmi lesquels Reynaldo Hahn, ami intime de Proust, qui appréciait particulièrement la musique des maitres anciens.
Le claveciniste Olivier Baumont convie ainsi à une plongée envoûtante au cœur de l’univers musical de Marcel Proust, exhumant les souvenirs oubliés et les personnages emblématiques qui peuplent les pages et la vie de l’écrivain, offrant une relecture insolite de quelques pages de A la recherche du temps perdu. Tel que sous les doigts d’Albertine Simonet ou de Charles Morel, ou plutôt du virtuose Léon Delafosse qui fut le modèle de ce dernier, Olivier Baumont transporte l’auditeur dans les salons feutrés de la Belle Époque qui animèrent l’inspiration proustienne.
Le clavecin de chez Swann
Au gré des pièces interprétées avec finesse et une grande clarté de touché, de Couperin à Rameau, de Bach à Scarlatti, se dessine le portrait d’un homme dont la passion pour la musique transcende le temps. Olivier Baumont sait jouer des différents timbres de ses instruments, n’hésitant pas à faire découvrir le son particulier d’un clavecin Pleyel de 1929, alliant une brillance pincée à une très légère dose de percussion qui peut rappeler son lointain cousin : le piano. C’est ainsi qu’on entend les harmonies subtilement décalées de Hahn de son Allegro non troppo de sa Sonatine en do majeur, ou encore le tout premier enregistrement de la très agile et alerte Toccata en do mineur d’Eugène Anthiome, impressionnant flot de notes qui, sous les doigts d’Olivier Baumont, restent parfaitement distinctes avec même des contrastes de nuances particulièrement efficients. On peut également entendre le son très pincé du virginal-mesular pour évoquer le « féérique domaine » de l’hôtel de Doncières pour l’Alemande de Chapelle & deux Variations de Jacques Champion. De là ressurgie le fantôme d’une dame d’autrefois, brièvement incarnée par la soprano Ingrid Perruche qui chante, d’une voix vibrante et souple, « D’Anne jouant de l’espinette » de Ravel.
Olivier Baumont et son clavecin : Les BFF de l’âme proustienne
Pour la majorité des interprétations de l’enregistrement, les notes claires et agréablement résonnante du clavecin von Nagel révèlent la profondeur de l’âme proustienne et la richesse insoupçonnée de son univers musical. Le musicien se révèle instrumentiste aussi rigoureux que musicien sensible, déjà par une régularité et une limpidité du discours sans faille, ensuite par un jeu équilibré avec soin, superbement chantant dans les deux sonates de Scarlatti K.144 et K.55, justement Cantabile et Presto.
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Dans ce voyage sensoriel, le clavecin devient le compagnon fidèle de l’écrivain, évoquant tour à tour les souvenirs enfouis et les rêves inachevés. Sous les doigts habiles d’Olivier Baumont, il se fait le confident de ses émotions et de sa passion pour les arts anciens, révélant ainsi une part essentielle de l’art proustien : une subtilité équilibrée porteuse de sentiments.
Pourquoi on aime ?
- Une plongée dans l’univers musical envoûtant de Marcel Proust, où le clavecin réveillent les émotions enfouies de l’écrivain.
- Un voyage musical et temporel dans les salons feutrés de la Belle Époque.
- La clarté de touché et la finesse d’interprétation d’Olivier Baumont, qui révèle toute la richesse insoupçonnée de l’univers musical proustien.
C’est pour qui ?
- Les amateurs de littérature et de musique, pour plonger dans les liens profonds entre Marcel Proust et la musique de son époque.
- Les aficionados de Proust pour cette exploration musicale subtile au cœur des émotions et des passions de l’écrivain.
- Les férus de clavecin curieux de découvrir l’univers musical qui a inspiré Marcel Proust.
