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Cabot caboche : un spectacle qui a du chien !

JEUNE PUBLIC – Ce dimanche 19 mai, le conte s’invite à l’orchestre du Capitole pour un concert en famille avec le spectacle Cabot-Caboche, histoire lumineuse et poétique d’après un texte de Daniel Pennac, composé par Karol Beffa et raconté par Maëlle Mietton.

Cabot sans cabotage

En tête d’affiche, Maëlle Mietton a plus d’un tour dans sa voix et conte avec brillo l’histoire de ce personnage miséreux qu’on appelle Le Chien, simple cabot qui s’accroche à la vie. De son errance à sa capture dans le chenil à son adoption par Pomme, petite fille capricieuse qui apprend malgré elle à l’aimer, Le Chien attire avant tout la tendresse du public. À la tête de l’orchestre, le chef Philippe Béran s’adresse aux enfants pour leur présenter rapidement l’orchestre du Capitole et les différentes familles d’instruments tout en humour et pédagogie. La musique commence et raconte la ville de Paris avant même que la conteuse fasse parler Le Chien.

Une heure durant, Maëlle Mietton brûle les planches. Seulement quelques pauses courtes lui permettent de reprendre son souffle. Incarnant chaque personnage à merveille, son énergie débordante fait qu’on en oublie qu’elle est seule interprète alors qu’elle donne vie au texte. Tantôt sur le plateau à jouer avec les musiciens ou le chef, tantôt se promenant à travers le public du parterre, elle joue et possède la scène..

La meute fait le loup

L’orchestre en petit comité accompagne la conteuse discrètement dans un tapis musical, doux comme le poil d’un Sho-sho. La qualité de ses interventions nous fait regretter leur durée, très courte, et trop peu nombreuses. Karol Béffa s’est creusé la tête pour exprimer en musique les émotions et la tempête intérieure omniprésente dans le coeur du cabot. Il ne s’agit par d’incarner les personnages à la Pierre et le Loup, mais, comme l’annonce le chef en amont du spectacle, de «faire chanter, danser et charger d’émotions les mots racontés ».

La musique est forte, d’une richesse harmonique intéressante qui soutient le voyage émotionnel des personnages. Le désespoir des animaux enfermés dans le chenil se retrouve dans les pleurs des violons alors que la conteuse termine sa phrase « sous plusieurs couches de fierté veillait la vraie peur ». Le public semble parfois être emporté dans une atmosphère à la Hitchcock, mystérieuse et embrumée.

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Le loup fait la meute

Toujours dans la précision musicale, quelques instruments solistes, violon, violoncelle, trompettes ou encore clarinette, se détachent pour commenter les évènements. La présence onirique du vibraphone nous envoie la tête dans les nuages tandis que les glissando des violons pour l’arrivée du Hyèneux fait froid dans le dos. Tête-à-tête de la musique et des mots, la mélodie inquiétante du hautbois approche au plus près la peur du cabot.

Les retrouvailles finales de Pomme et Le Chien enveloppent dans une couverture chaleureuse de musique et nous laissent à tête reposée sur ces derniers mots : « on y dormira bien toi et moi… ». Présent dans la salle, Karol Béffa vient saluer aux côtés des artistes. Plus que les signes de tête des adultes, c’est le hurlement enjoué des enfants qui ne laisse pas de doute.

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