FESTIVAL – Pour sa deuxième soirée de concert, l’édition 2024 du festival 1001 notes reçoit la brillante violoncelliste Anastasia Kobekina, pour un programme autour de son dernier album Venice, avec pour l’occasion le Kammerorchester de Basel. Loin du Palais des Doges, et même dans la patinoire de Limoges [où se déroule le festival] la jeune star ne laisse personne de glace.
Tête de gondole à Venise
« Il y a ce qu’il y a écrit sur le programme… et puis on va jouer d’autres choses ». Le ton est donné par Anastasia Kobekina dès le début du concert, pour nous inviter à du conventionnel, et de l’un peu moins. La violoncelliste se plie en effet au début du programme (Albinoni, Vivaldi, etc.) avant de nous proposer d’entrer dans son univers où se mêlent Les Berceaux de Fauré aux Limestone de Caroline Shaw. Anastasia Kobekina reprend ici le programme de son récent album Venice, pour une vision tout à fait personnelle de la Sérénissime.
La fusion musicale que cherche le festival 1001 Notes est donc avant tout une fusion des âmes avec Anastasia Kobekina, et la véritable Altesse Sérénissime de cette soirée est bien évidemment Anastasia Kobekina elle-même : tour à tour capricieuse ou adulée (et en premier lieu par les musiciens de l’Orchestre de Bâle eux-mêmes !), elle se plonge dans chaque pièce avec style et passion, nous invitant à voir sa Venise à elle, ou simplement sa musique, comme dans les quatre pièces de la Pulcinella de Stravinsky, devenant la première danseuse sur scène.
Voyage en amoureux
Celle qui nous invitait à un « voyage » à Venise avec elle s’accompagne alors d’une jolie équipe, toute énamourée de sa star d’un soir. C’est bien l’Orchestre de Bâle, sous l’archet enthousiaste de Julia Schröder, qui poursuit sa lune de miel vénitienne. Mais cela serait sans compter sur le caractère de la violoncelliste, qui s’offre des duos particuliers avec certains musiciens, comme l’altiste Mariana Doughty ou lors de la pièce de Fauré.
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La séduction la plus importante de cette soirée opère alors bien sûr sur le public de 1001 notes, qui applaudit à chaque anecdote, et longuement à la fin du concert. On en oublie presque qu’on a entendu Venise, de la musique baroque ou Vivaldi, car on l’a surtout vue elle : Anastasia Kobekina.