Choc à la Roque !

CONCERT – Claire Désert et ses acolytes s’associent pour un concert fleuve piano-percussions. Rencontre du troisième type !


Depuis 2021, la Roque d’Anthéron propose, de découvrir des compositeurs contemporains au travers de trois journées thématiques “Passer au présent”, dédiées en ce jeudi 8 août à Jörg Widmann. Et si le concert du soir n’entre pas, à proprement parler, dans le cadre de ce “festival dans le festival”, il propose un pas de côté très à propos par rapport au positionnement traditionnel de La Roque, en mettant en scène la rencontre piano/percussion. Au piano, Claire Désert et Emmanuel Strosser font la paire, et s’allient aux percussionnistes Camille Baslé et Georgi Verbanov pour faire la synthèse de ces deux mondes. Suivez les guides !

© Valentine Chauvin
Rencontres aux sommets

Sur scène, l’équipement est aussi inhabituel pour le lieu, que sa disposition : deux pianos installés dos au public côtoient jusqu’à quatre timballes, caisse claire, cymbales, cloches et autres claviers – marimba et xylophone. Claire Désert et Emmanuel Strosser ouvrent le bal avec le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, dans sa version pour deux pianos, dont Camille Baslé et Georgi Verbanov ne viennent que ponctuer légèrement la fin, au triangle, chacun d’un côté de la scène, en stéréo. Les percussions ont aussi, plus tard, l’occasion de s’exprimer seules : Camille Baslé interprète Saeta, première des Huit pièces pour timbales d’Elliott Carter, dans une exécution presque chorégraphique exigée par la grande virtuosité de l’œuvre ; et Georgi Verbanov propose un arrangement personnel, au marimba, du Gornodikansko horo, une danse traditionnelle Bulgare aux allures de tarentelle endiablée, précédée d’une magnifique introduction lento toute en nappes harmoniques que le public écoute dans un silence religieux.

© Valentine Chauvin
Réunion de familles

Mais il s’agit avant tout ce soir de réunir les deux familles, d’où la programmation de la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartok, pillier du répertoire de cette formation, qui parvient, en illustrant l’aspect percussif du piano comme le caractère mélodique des percussions, à concilier les deux mondes. Les deux dernières œuvres sont des arrangements pour deux pianos et percussions. La Rhapsodie Espagnole de Ravel est donnée dans sa première version, pour deux pianos, avec les percussions de la version orchestrale. Si certains flottements rythmiques dans la Habanera sont à regretter, le public retient surtout le premier mouvement, très poétique.

© Valentine Chauvin

Des extraits des Danses symphoniques de Rachmaninov sont proposées en fermeture du concert, là encore dans leur version pout deux pianos avec les percussions de la version orchestrale. Le public peut apprécier à cette occasion le travail de réduction de Camille Baslé et Georgi Verbanov, pour exécuter à deux des parties d’orchestre prévues pour cinq percussionnistes.

À lire également : Orgue et percussions : l’air et la matière

Les applaudissements fusent à la fin de ce concert fleuve et atypique. Mais le public de La Roque n’en a jamais assez ! Alors nos quatre complices de la soirée proposent de conclure sur le Jardin féerique, extrait de Ma Mère l’Oye de Ravel, où cymbales et timbales viennent joliment ponctuer les glissandi finaux. Une manière à la fois simple et élégante d’achever cette belle rencontre !

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