DANSe – La danseuse et chorégraphe Camille A. Brown présente son nouveau spectacle I Am au Joyce Theater à New York. Entre origines afro-américaines et singularités artistiques, on découvre un spectacle où l’identité se cherche et se danse, dans la joie.
Depuis plus d’une vingtaine d’années, Camille A. Brown fait partie de la scène contemporaine américaine, en ayant dansé avec les plus grands chorégraphes du moment. Autant dire qu’elle a exploré ce que veut dire « danser » dans les Etats-Unis du début du XXIe siècle. Mais si la danse a fait son chemin, chez elle comme dans le monde artistique, la question que se pose Camille A. Brown pour ce spectacle est un peu différente : qui suis-je, ou plutôt, qui sommes-nous.
I am, you are, we are
La chorégraphe n’en est en effet pas à son coup d’essai, et reprend des thèmes – « race, culture, identité » nous dit le programme – qui lui sont chers, et qu’elle cherche à explorer en s’adressant cette fois directement à sa communauté. Comme elle l’annonce au début du spectacle, il s’agit d’une pièce qui prend place dans la « diaspora » américaine, et pour qui elle est d’une certaine façon destinée. Pas de communautarisme ici, mais surtout une envie de ne pas perdre ses repères quand tout, justement, est singulier.
Miroir, miroir, dis-moi qui je suis
En entrant sur scène avec ses propres techniques, Camille A. Brown fait au contraire le choix de l’hétérogénéité : elle n’a pas choisi des danseurs qui lui ressemblaient, mais des danseurs qui sont uniques par leur singularité. Les treize danseurs de cette soirée, auxquels on pourrait ajouter les trois incroyables musiciens sur scène, et toute l’équipe technique, ne sont pas là pour copier ou imiter, mais au contraire pour proposer un petit peu d’eux-mêmes.
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En miroir, les danseurs invitent alors leurs coéquipiers (ou adversaires, comme dans le cas d’une battle) à partager une danse avec eux. Pour quelques minutes on se fond donc dans le krump ou le vogging, avant de retrouver les personnalités esthétiques individuelles des danseurs. Le groupe fonctionne pourtant, comme autant d’identités qui, justement, pour savoir qui elles sont vraiment, veulent danser ensemble.