AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - InstrumentalPascal Quignard à Bordeaux : prima la musica

Pascal Quignard à Bordeaux : prima la musica

CONCERT-LECTURE – Dans le grand foyer de l’Opéra de Bordeaux, une rencontre : celle du clavecin de Pierre Gallon avec sa galaxie de compositeurs, et des textes de Pascal Quignard, lus par l’auteur himself !

Le public de Bordeaux reconnaît ses habituels ! Alors, quand Pierre Gallon s’avance sur cette petite scène et s’installe au clavecin dans les dorures d’un foyer Second Empire un brin anachronique, les regards s’interrogent : ça serait pas le monsieur qui joue avec Pygmalion ? Et si ! Pierre Gallon est bien un des clavecinistes récurrents des programmes de la bande à Pichon qui enchantent l’auditorium de Bordeaux chaque saison depuis 2014.

Clavecin grand queue

Mais l’entendre jouer des pièces pour clavecin seul, ça c’est une découverte pour les bordelais. Et quelle découverte ! Dans des pages un coup virtuose un coup lyriques, Gallon tire le meilleur de son instrument, qu’il nous ferait presque passer pour un Steinway grand queue, tant le son est profond, riche d’harmonies et de nuances. Ça joue très bien et, même si rien n’est dit des œuvres jouées ce jour-là, on se laisse porter…

La star du soir est la musique donc, mais quid de la littérature ? C’est quand-même Pascal Quignard, là devant nous ! Et peut-être que l’auteur des Ombres Errantes (Prix Goncourt 2002) est le nom d’accroche qui a rempli le foyer Boireau pour l’événement. Des textes, toujours pas présentés, issus des œuvres du romancier, lus par leur auteur lui-même, sur le papier ça fait très envie. Le problème est que « auteur » ne rime pas forcément avec « conteur ». Pour le dire franchement, les textes en eux-mêmes ne sont pas la question : chacun jugera leur pertinence et leur qualité à l’aune de son propre goût.

Une histoire, et au lit !

Mais aucune des personnes présentes ce soir-là ne pourra nous contredire : on est plus proches de la berceuse que du récit épique promis. Si on voulait voir le verre à moitié plein, on dirait que la narration est une douce rêverie qui nous guide les yeux fermés vers une méditation intérieure. Si on veut raconter ce qui nous traverse vraiment pendant cette heure de concert-lecture, on dira qu’on était heureux de prendre café juste avant de venir, et qu’un deuxième n’aurait pas été de trop… Et puis, où sont les textes sur la Fronde, qui avaient capté notre attention sur la brochure de saison, et qui promettaient une jolie mise en perspective d’une période méconnue de notre Histoire avec la musique de ce temps ?

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Les passages musicaux très réussis relancent une machine qui penne à démarrer par ailleurs, mais on en vient à se dire que ce genre de spectacle demande un peu plus qu’un nom sur une affiche, il demande de la préparation, et une trame faite avec attention, pour être sûrs de capter celle du public. Évidemment, l’excitation d’avoir vu Pascal Quignard pendant une heure sur scène, et entendu un claveciniste de la qualité de Pierre Gallon, tout ça reprend le dessus au moment d’applaudir le duo.

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1 COMMENTAIRE

  1. « Les passages musicaux très réussis relancent une machine qui penne à démarrer par ailleurs. »
    Bref, une musique qui ferme les yeux mais ouvre l’appétit 🙂

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