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Boulez, tout un poème

ARTICLE SPONSORISÉ – Le 28 mars prochain, à la salle des concerts de la Cité de la Musique, l’Ensemble intercontemporain et Les Métaboles célèbrent le centenaire de Pierre Boulez, né le 26 mars 1925 (mort en 2016), avec un concert qui puise dans la poésie, cherche les espaces nouveaux du verbe, et invite à lire la musique entre les lignes.

Alors, si vous le connaissez si bien, vous savez sûrement qu’il était aussi fou de poésie que de musique. Et qu’ont ces deux arts en commun ? Le rythme d’abord, oui, et surtout cette capacité à se lire autant qu’à se dire, à s’imprimer autant qu’à s’écouter. Boulez était fasciné par le poète américain Edward Estlin Cummings, qui concevait ses poèmes pour être vus d’abord, comme des agencements de mots dont la place même sur le plan de la page contribue à leur donner du sens.

(Texte de E.E. Cummings, utilisé par Boulez pour « cummings ist der dichter »)

Cummings ist der dichter : « Cummings est LE poète » serait la traduction juste de cette pièce maîtresse de l’œuvre de Boulez, que vont interpréter les musiciens de l’Ensemble intercontemporain (direction Pierre Bleuse), doublés du chœur Les Métaboles (direction Léo Warynski). Un hommage aux poèmes de Cummings qui interrogent le rapport du mot à l’espace, du texte à la musique. Une démarche qu’on pourrait comparer à celle des inventeurs de l’OuLiPo, dont les membres aiment se décrire comme « des rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir ».

Commenter soi-même son œuvre, c’est aussi ce qu’a fait Boulez avec Sur Incises, deuxième pièce phare du maître jouée le 28 mars par l’Ensemble intercontemporain, sous la direction de Pierre Bleuse. Aussi virtuose et spectaculaire qu’Incises (pour piano seul, la pièce dont elle s’inspire), cette ré-écriture pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions-claviers est une augmentation, une transfiguration, une sublimation, bref : elle est une œuvre majeure qui justifie à elle seule qu’on la joue pour célébrer le centenaire de Boulez !

À lire également : Boulez, long fleuve tranquille
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En miroir musical, c’est Michael Jarrell qui s’empare de l’héritage de Boulez : à l’instrumental Sur Incises répond Assonance IVb (pour cor), et à cummings ist der dichter répond …il semble que ce soit le ciel qui ait toujours le dernier mot… pour le même effectif. Pour cette création mondiale, le compositeur suisse associé à l’EIC plonge lui aussi dans la poésie d’avant-garde (celle de René Char, poète qui inspira par ailleurs à Boulez Le Marteau sans maître), et bien plus loin, dans les racines sacrées de la mythologie indienne antique.

Voilà comment l’Ensemble intercontemporain célèbre les anniversaires : en faisant souffler le vent nouveau de la musique sur les bougies allumées par le passé. Et bien sûr, en chantant !

Ce concert est tant attendu qu’il est déjà complet. Mais vous pourrez tout de même l’entendre si vous n’avez pas de précieux sésame car il sera enregistré par France Musique et diffusé le 30 avril à 20h (puis disponible en replay). Pour plus d’informations, consultez le site de l’Ensemble intercontemporain.

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