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Pretty Portrait

COMPTE-RENDU – La soprano Pretty Yende présente au Théâtre des Champs-Élysées un récital en forme d’auto-portrait, une Production Les Grandes Voix.

Ce que je sais faire, ce que j’aime, et ce que j’aimerais faire, un jour…

Tel est l’autoportrait que propose Pretty Yende avec ce récital, donnant l’occasion d’entendre une belle collection de tubes lyriques, comme autant de tubes de peinture sonore et vocale !

La chanteuse dépeint ainsi une grande variété d’atmosphères mais toutes unies par son tempérament artistique. Elle investit tout le cadre acoustique par le déploiement et la présence de sa voix. Le timbre, chaleureux, est sombre et capiteux, l’aigu brillant et aisé, le lyrisme riche en couleurs, la virtuosité d’exécution déployée jusqu’au répertoire plus léger qui clôt le concert. Elle accroche aussi l’astre nocturne au tableau (la Chanson à la lune) mais le raffinement de l’articulation et des nuances nuit à la part sensuelle de l’auto-portrait (l’air de Louise de Gustave Charpentier « Depuis le jour… » devrait aussi traduire l’ouverture-découverte de la passion charnelle). Le grand répertoire romantique d’une Leonora est à ce stade sans doute encore un peu trop « lourd » pour sa voix, mais elle la mène avec assurance et application, comme le recueillement (certes un peu timide) de Norma.

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L’Orchestre National d’Île-de-France (ONDIF) offre à la fois le cadre et le décor de ce tableau, jouant d’abord seul, pour présenter l’écrin puis permettre à la soliste de se ménager, comme pour rafraîchir sa palette et retremper ses pinceaux. Le Maestro Pablo Mielgo apporte aussi sa maîtrise, énergique, à la virtuosité des sentiments dépeints : entre extase, sérénité et frénésie, caractère tonitruant ou primesautier et puis flamboyant.

I feel pretty

En conclusion, le medley de chansons tirées de films américains est donné avec sonorisation, pour rendre audible en salle l’écriture dans le médium. Le portrait prend alors de faux airs d’Audrey Hepburn, Barbra Streisand ou Judy Garland qui se surimposent un peu trop, sauf dans « The Way We Were » assez touchant.

Le public manifeste bruyamment son enthousiasme devant la richesse musicale de ce portrait, notamment de Manon, et Pretty Yende parachève une touche finale du vernissage avec en bis « Paris, Paris, Paris » de Joséphine Baker, et puis bien sûr le clin d’œil « I Feel Pretty » !

image de couverture : portrait de Pretty Yende © Elena Cherkashyna
dans un cadre Cornice veneziana secolo XVII CC 3.0 Jeldris

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