Giselle, ou l’éloge de la folie

DANSE- L’Opéra national de Paris reprend l’archétype du grand ballet romantique classique Giselle au Palais Garnier, qui affiche complet pour toute la série de représentations programmées. Les Étoiles du corps de ballet se succèdent dans les rôles mythiques de Giselle et d’Albrecht.

La folie guette -on le sait-, les héroïnes de l’opéra belcantiste notamment italien du XIXe siècle. Elle n’épargne pas non plus les héroïnes du grand ballet romantique. Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges s’emparent du sujet pour créer ce rôle de jeune fille fraîche et innocente qui sombre instantanément dans la folie et meurt en constatant que l’homme qu’elle aime, le beau chasseur Loys (avatar déguisé du prince Albrecht) qui se trouve déjà promis à la princesse Bathilde.

Tutu de l’au-delà

Autour de la tombe de Giselle, les Willis, âmes des jeunes filles délaissées leur amant infidèle, se vengent en les entrainant vers les ténèbres. Giselle cherchera à épargner Albrecht dans une danse désespérée qui un instant les unit. L’ aube nouvelle chassera les démons et le jeune homme vivra. Sur cette trame à l’esthétique pleinement romantique, Adolphe Adam compose une musique vive, colorée et mélodique, particulièrement habile à souligner les côtés fantastiques et surnaturels du Deuxième acte. Au Premier acte diurne et quotidien, avec ces variations paysannes et ses danses innocentes, succède le Deuxième acte onirique et nocturne, dit « Acte Blanc » avec sa galerie de ballerines en tutus blancs. Les pointes introduites et popularisées par Marie Taglioni quelques années plus tôt dans La Sylphide fondent la chorégraphie de Giselle.

© Maria-Helena Buckley

1924 – 2025 : la production du siècle

Sur la demande de Patrick Dupont, alors Directeur de la Danse à l’Opéra, Patrice Bart et Eugène Poliakov proposent une nouvelle adaptation chorégraphique de Giselle, découlant de la chorégraphie d’origine. De même, les décors et costumes élaborés par Alexandre Benois en 1924 retrouvent la scène de l’Opéra Garnier. Cette fête pour les yeux et l’esprit a conservé toute sa vivacité et son authenticité, même un siècle plus tard.

© Maria-Helena Buckley

Le monde du ballet

L’Etoile Léonore Baulac possède toute la candeur du personnage de Giselle et rayonne de toute sa magnifique maîtrise technique. Elle compose un personnage attachant au visage particulièrement expressif et aux attitudes absolument gracieuses. À ses côtés, l’Etoile Marc Moreau incarne un Albrecht tout en puissance, souverain dans les parties difficiles et fort remarquable dans l’expression de son désespoir. Le Premier Danseur Jérémy-Loup Quer campe Hilarion, rival et amoureux transi de Giselle, avec une forte présence scénique pleine d’assurance.

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Cette représentation fut précédée du légendaire Défilé du Corps de ballet permettant d’admirer le foyer de la danse totalement éclairé qui s’ouvre en fond de scène, ainsi qu’un ballet présenté par le Junior Ballet récemment créé en complément de la Compagnie et ouvert à des jeunes danseurs venant de l’extérieur souhaitant compléter leur formation initiale.

© Maria-Helena Buckley
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