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Mozart père et fils : l’Encyclopédie raconte

CONCERT – L’Ensemble de l’Encyclopédie dirigé par Florent Albrecht explore la relation des Mozart père et fils à travers un concert haut en couleurs à la Salle Gaveau, pour présenter son premier album, consacré à ce programme Mozart-Mozart. 

Un père, sévère ?

Non, Léopold Mozart n’était pas la sombre figure du Commandeur de Don Giovanni tel que raconté dans le film Amadeus ! Au cours de ce concert, l’Ensemble de l’Encyclopédie et Florent Albrecht peignent un « bon vivant », dont on peut deviner l’esprit espiègle, original et sensible. De fait, c’est une véritable bibliothèque de sonorités naïves qui vient agrémenter une écriture musicale relativement simple. Ainsi sa Symphonie des jouets invitant clochettes, xylophones, trompettes à coulisse, pipeaux imitant les cris du coucou et du rossignol, ou tambourins pour enfants, à se joindre aux autres violons et violoncelles dans un esprit de divertissement purement enfantin ! De même, sa Promenade musicale en traîneau imite à perfection, par la présence des percussions et des grelots, l’atmosphère d’un voyage sous la neige. Avec entrain, les musiciens recréent l’univers pétillant de Léopold, quitte à voir une altiste abandonner soudain son instrument pour rejoindre quelques collègues à l’arrière de la scène et trinquer rapidement autour d’une bouteille de champagne pendant que les autres continuent de jouer. 

© Marielle Aubé

Tuer le père ? 

La soirée se construit autour de quatre œuvres : deux de Mozart mises en regard avec deux autres de son père. La première, la Serenatta notturna (Sérénade n°6 en ré majeur, 1776), ainsi renommée par le père de Wolfgang, est encore empreinte du style de papa, tandis que le Concerto n°13 (1782-83) s’en départit de façon innovante et engageante – c’est là que Mozart, désormais à Vienne et libéré de la figure tutélaire – suggère Florent Albrecht – tuera enfin le père.

Une autre figure de la galaxie Mozart : Antonio Salieri, par l’Ensemble de l’Encyclopédie

Pour l’Ensemble de l’Encyclopédie, c’est l’occasion de montrer, dans la délicatesse de ses couleurs, l’épanouissement des nuances et la vivacité des tracés, soulignés par la souplesse de la direction depuis le pianoforte. Avec un plaisir évident, il propose une approche sincère, dans sa volonté de tracer les accords et désaccords de cette relation père-fils, tout en faisant briller l’étonnante œuvre de Léopold. On regrette cependant quelques retards, quelques longueurs et surtout, un manque de corporéité qui fait obstacle à relever l’entière expressivité et le dynamisme de la musique de Mozart fils. 

À lire également : Mozart à Marseille : ménage à trois

C’est sur le bis de la Promenade musicale en traîneau que l’Encyclopédie achève le concert, invitant l’esprit festif de la soirée à se poursuivre au-delà du concert sous les applaudissements incessants d’un public débordant d’enthousiasme à tout rompre. 

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