MUSIQUE DE FILM – Vingt heures de musique pour cinquante ans de musiques de films : le luxueux coffret consacré à Ennio Morricone est une somme indispensable révélant une inspiration musicale sans limite. Le deuxième volume est paru, ce 7 janvier.
Cet article est paru le 17 janvier 2020. Mis à jour le 7 janvier.
18 CD ! Il faut saluer le travail colossal de Stéphane Lerouge, créateur de la collection « Ecoutez le cinéma », qui a collaboré étroitement avec Ennio Morricone pour offrir cette anthologie mêlant ses partitions célèbres à de véritables raretés et autres découvertes. Le classement thématique est d’une grande pertinence et permet la découverte la plus large possible du répertoire du maestro italien. Seul bémol à ce coffret : les CD sont parfois un peu difficiles à sortir de leurs pochettes !
Écoutez le cinéma : le livre exceptionnel de vingt ans de musiques de films
Côté chefs d’œuvres incontournables : les partitions pour le réalisateur Sergio Leone (Trilogie du Dollar, Trilogie Once upon a time…), Henri Verneuil (Le clan des Siciliens, le Serpent…), Roland Joffé (Mission), Giuseppe Tornatore (Cinema paradiso) ou encore Brian de Palma (Les Incorruptibles) sont là dans leur intégralité.
La collaboration récente avec Quentin Tarantino se taille une place de choix avec la partition oscarisée des Huits Salopards mais aussi un disque regroupant tous les emprunts de Tarantino dans les musiques préexistantes de Morricone pour Kill Bill, Django Unchained… Le sommet d’une carrière aux thèmes mythiques, toujours au service des films qu’ils illustrent.
Sting, Aznavour, Pat Metheny…
Côté raretés, c’est une mine d’or avec sa période italienne années 70 (Lado, Comencini, Petri, Buñuel ou encore Brass), le cinéma de genre avec les Dario Argento et les rares Orca, Sierra Torride ou encore 1900 de Bertolucci.
Il serait vain de détailler ici tous ces trésors enfin exhumés mais l’intérêt de ce coffret ne s’arrête pas là car le dernier disque regroupe des chansons et arrangements et en justifierait presque à lui seul l’achat. En effet, réunir sur un seul disque Sting, Chico Buarque, Dalida, Charles Aznavour, Raymond Lefebvre ou encore Pat Metheny démontre bien l’influence de Morricone sur les artistes de son temps.
Le plus émouvant lorsque l’on referme ce magnifique coffret est la sensation d’une inspiration sans limite, sans cesse renouvelée au fil des décennies allant de la musique sérielle la plus exigeante à la pop music, sans que jamais les idées mélodiques et les audacieuses orchestrations ne semblent s’amenuiser. Chapeau bas Ennio !