AccueilA la UneConcert Michel Legrand à Toulouse : Schwarzenegger vs Cotillard

Concert Michel Legrand à Toulouse : Schwarzenegger vs Cotillard

COMPTE-RENDU : L’Orchestre National du Capitole de Toulouse propose deux dates d’un concert dédié aux musiques de films du compositeur Michel Legrand. Il est dirigé par Bastien Stil et met en avant le pianiste Hervé Sellin comme soliste. 

Music makes a difference !

Cela fait désormais plusieurs saisons consécutives que l’Orchestre National du Capitole de Toulouse consacre un concert à la musique de film, élargissant son répertoire, un peu à la manière des « pops » américains. Celui de cette année est consacré à Michel Legrand, particulièrement actif dans les années soixante à quatre-vingt, en France comme aux Etats-Unis (dont il finira par prendre la nationalité). Sa musique, oscarisée et « golden globisée » à plusieurs reprises, est à la fois imprégnée de sa formation classique de conservatoire et de son grand engagement pour le jazz. 

Le cinéma, c’est à la fois du spectacle et des émotions. Un art complet, presqu’au même titre que l’opéra. La musique contribue beaucoup à son ensemble comme le démontre la récente « trend » tik tok « music makes a difference » qui consiste à prendre une scène de film et à lui donner un tout autre sens en changeant seulement la musique. 

Pour reprendre le thème cinématographique de ce concert, nous comparerons ses protagonistes à deux acteurs de premier plan : l’orchestre et son chef du jour à Arnold Schwazenegger et le pianiste Hervé Sellin à Marion Cotillard pour un rendu tout en contraste ! 

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Arnold Schwarzenegger : explosions et titan de métal
©Studio Canal

Ce n’est pas toujours très fin, il y a beaucoup de muscles, des grosses explosions et des dommages collatéraux mais le résultat est là et le public achète ! C’est un peu comme ça que l’on pourrait résumer Terminator ou Expendables, tout comme l’interprétation de la musique de Michel Lergrand par Bastien Stil. On n’est pas timide, on a pas peur des grands éclats de cuivres et de percussions, ni des forte faisant vibrer les murs. On ne craint pas non plus la démonstration de puissance débridée, quitte à parfois perdre un ou deux pupitres dans les nuances volumiques, voire les tempi. Mais bon, on ne sauve pas le monde sans casser un ou deux bâtiments… Le public est conquis. Cette puissance convient tout à fait dans les passages du galop du « Mans » exprimant le rugissement des bolides ou encore du « Chasseur », par exemple. On peine cependant à imaginer le mastodonte symphonique rendu dans l’interprétation qui est faîte de l’ouverture de Peau d’âne, mêlé à la voix cristalline d’Anne Germain (qui doublait Catherine Deneuve pour les chansons). 

Marion Cotillard : la caresse des mots 
©Allies

Heureusement, et c’est sûrement le grand intérêt de ce concert, cette puissance virile de l’orchestre est très souvent opposée à la sensibilité du jeu d’Hervé Sallin que l’on pourrait comparer à Marion Cotillard. À sa voix notamment pour la délicatesse et la tenue de son phrasé, à sa capacité à véhiculer de l’émotion voire de la mélancolie, et à son élégance naturelle par un jeu dénué d’emphase, malgré son indéniable lyrisme. Ces contrastes avec l’orchestre prennent toute leur intensité dans « un été 42 », dans « Yentl » avec également des dialogues plus subtils entre le piano et des sections successives de l’orchestre, ainsi que dans la suite dédiée à l’acteur Steve McQueen face aux cuivres et aux percussions. La coordination entre piano et orchestre est d’ailleurs plutôt bien menée. Les musiciens de l’Orchestre du Capitole montrent également leurs qualités individuelles. Que ce soit en section réduite dans les multiples moments de questions-réponses ou encore les nombreux solos : trompette, trombone, batterie, haut bois, flûte, etc. Certains d’entre eux auront d’ailleurs été invité à s’avancer face au public à la fin du spectacle.

 

Hervé Sellin, Bastien Stil et les musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse ©Julien Delhom

Bastien Stil, Hervé Sellin et l’orchestre du Capitole auront donc réussi le pari d’éblouir les oreilles du public par un spectacle digne d’un blockbuster tout en gardant des moments plus délicats de pure émotion amenés par le piano. On remarquera également le double clin d’oeil du bis, un titre faisant à la fois écho au thème du concert et à une grande personnalité toulousaine : « le Cinéma » que Claude Nougaro avait écrit et interprété avec Michel Legrand.

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