AccueilA la UneFéerie dans un jardin d'enfants...à la française

Féerie dans un jardin d’enfants…à la française

CONCERT – Clôturant la dernière journée du festival des Tourelles à Belfort, les pianistes Ludmila Berlinskaia (à droite du clavier) et Arthur Ancelle (en toute logique à sa… gauche?) se posent côte à côte devant un piano Steinway&Sons pour jouer 6 pièces romantiques de Cécile Chaminade, Jeux d’enfants de Georges Bizet, Ma mère l’Oye de Maurice Ravel et la plutôt rarement jouée Sonate FP 8 de Francis Poulenc.

Y’a quoi en dessert ?

Les enfants -mais pas qu’eux !- aiment commencer par manger le dessert, et nous aussi : Poulenc digère Stravinsky, et en fait une sonate. Premières signatures d’un Poulenc qui sera toujours théâtral et un peu taquin, la Sonate FP 8, qui sera jouée en dernier, est une œuvre audacieuse que les deux musiciens exécutent en ponctuant de grands gestes. Madame Berlinskaïa passe sa main gauche à gauche des mains de M. Ancelle comme si elle lui piquait une part du gâteau, ne serait-ce pas un autre enfantillage musical que celui de Francis Poulenc ? Tout cela plaît à un public qui en redemande…

Les enfants, venez autour du piano, on va écouter une histoire !

…Et finalement les deux pianistes ont commencé par Bizet, parce qu’il était là (dans le paysage musical) en premier ! Na ! On s’attache aux détails futiles comme des enfants regardant leur maître et maîtresse d’école le jour de leur rentrée : Madame Berlinskaïa est venue en robe rouge éclatante, et M. Ancelle, tout en noir, ressemble un peu à Bizet, peut-être à cause de ses lunettes rondes et de sa barbe. Comme un jeu d’enfant de presque vingt-cinq minutes, les deux pianistes jouent l’intégralité de Jeux d’enfants. Le monsieur qui ressemble à Bizet fait la présentation des titres de la pièce au fur et à mesure de leur arrivée sur la tablette tactile, qui leur permet de tourner les pages aisément et sans bruit ! Une complicité discrète s’échappe par moment de cette interprétation, quelques sourires qui rappellent l’enfance, quelques postures théâtrales, bien compréhensibles pour interpréter notamment les chevaux de bois ou Trompette et Tambour.

Cécile Chaminade, première de la classe

Pour treize autres minutes, 6 pièces romantiques composées en 1890 de la prolifique Cécile Chaminade (compositrice encore si peu jouée), présente, comme une éponge de son temps, un style assez varié d’inspirations musicales, de Chopin à Fauré, mais sous-entend aussi les mélodies populaires harmonisées de Dvořák dans son Rigaudon. Et c’est ainsi qu’avec sérieux, précision et délicatesse, le duo s’unifie plus clairement partir de l’Idylle arabe et de la Danse hindou, deux pièces rapides nécessitant forte cohésion et vivacité d’esprit. Le public en salue la performance par moult applaudissements tant pour la performance que pour saluer la première compositrice de l’histoire à avoir des fans clubs aux États-Unis..

Ravel fait ses devoirs dans sa cabane

Il aurait été impensable d’oublier Ravel dans l’histoire. Ma Mère l’Oye dans sa version pour quatre mains, en est un petit bijou musical, dont M. Ancelle raconte l’anecdote de la création. Initialement composé pour les deux jeunes enfants du couple Godebski, âgés de six et de dix ans, ils considèrent la pièce comme difficile pour eux, et ce seront finalement deux élèves de conservatoire qui en feront la création. Et c’est un peu compréhensible quand on entend Laideronnette, Impératrice des Pagodes ! Par une exécution d’une traite et droite, peut-être un petit trop vite pour que l’oreille s’en saisisse tout à fait dans cette acoustique un peu sèche, les deux musiciens laissent néanmoins planer toute la poésie du Grand petit Ravel, qui préfère composer dans sa cabane en bois dans les arbres, plutôt que d’aller à une cérémonie de remise de la médaille de la Légion d’Honneur (qu’il a toujours refusé).

Les deux musiciens, eux, auront grand plaisir à regarder leur public et à écouter leurs applaudissements qui en redemandent. C’est toujours décevant de devoir descendre de la cabane et arrêter de jouer parce que demain il y école…

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