BEST-OF – C’est l’heure du bilan, alors que 2023 s’endort gentiment et que 2024 pointe le bout de son nez. Tout le monde est vacances, profitant tranquillement de la chaleur d’un feu de cheminée, de l’abondance bien méritée et d’après-midi sieste pour la digérer. Tout le monde ? Et non ! Nos rédacteurs, qui s’ennuient un peu de la trêve des confiseurs, voulaient vous partager leurs coups de cœur de l’année. Retour sur les spectacles qui nous ont marqués cette année, pour ne pas les oublier. On commence par la danse !
Le choix de Maïa
Maïa, boulimique mangeuse de ballet, a écumé les salles cette année. Sur les 27 spectacles qu’elle a vus cette année, elle vous en partage deux, pour une sélection de l’étrange
Triptych de Peeping Tom, juin 2023, Palais Garnier

Retour sur une soirée à l’ambiance d’un film d’horreur. Avant même le début de la représentation, l’atmosphère de Garnier semble différente. Une voix off nous annonce le spectacle et nous prévient que le changement de décors pendant l’entracte se fera à vue. Les lumières s’éteignent, la sirène d’un bateau retentit et le rideau se lève. Il ne se passe rien, la scène reste dans l’obscurité, le rideau se referme, quelques rires, les lumières se rallument un peu, quelques applaudissements… La voix off indique qu’il y a un problème technique et que la représentation va reprendre. Un murmure parcourt le public : est-ce vrai ou est-ce intégré au spectacle ?
L'article de Maïa : L’épouvantable Triptych de Peeping Tom
Asylum, Rami Be’er, Juillet 2023, lycée Jacques Decour

Asylum a été créé en 2018 par Rami Be’er, directeur de la Kibbutz Contemporary Dance Company, fondée dans les années 70 par une survivante des camps d’Auschwitz. Le spectacle n’est pas seulement beau à voir, il est porteur de sens. Un homme avec un mégaphone en bandoulière ouvre et clôture la pièce. Il crie des numéros en anglais, l’image est frappante voire choquante. Asylum signifie asile, bien sûr : les danseurs rendent bien compte de cette atmosphère. Leurs visages sont marqués par la folie : leurs bouches sont grandes ouvertes hurlant en silence et leurs regards nous mettent vite mal à l’aise.
L'article de Maïa : L’asile de Rami Be’er, un truc de fou…
Les hits de Marie
Branchée comédie musicale autant que ballet, Marie est allé voir 37 spectacles cette année. C’est notre spectatrice professionnelle ! Voilà les succès de son année.
Room de James Thierrée, Mai 2023, Théâtre de la Ville

Room est la dernière folie chaotique de James Thierrée, petit-fils de Charlie Chaplin. Elle raconte « l’histoire d’un mec » qui a décidé de faire rentrer toutes ses idées artistiques dans une même pièce. Musique, danse, acrobaties : tout est bon pour servir l’émotion ! Cette Room contient des murs abimés, des portes fracassées, de curieux instruments de musique, des cadres de tableaux, et de vieux meubles. Et tous ses objets ont la bougeotte, comme dans une maison hantée : ils passent leurs temps à décamper et à réapparaître. Passée la description rationnelle des éléments de décor et d’une ébauche de narration, il est compliqué de décrire ce tourbillon… James Thierrée le confesse lui-même : « Je voulais faire un spectacle qui soit un chaos assumé. Une vraie toupie ». En effet…
L'article de Marie : Room, le lâcher-prise électrique !
Il était une fois Casse-Noisette, Théâtre du Châtelet, Avril 2023

Mais que serait un top danse sans Casse-Noisette ? Gros succès de l’année, cette version pour enfant d’un ballet déjà féérique est un bonbon à croquer à pleines dents pour s’échapper de la morosité du quotidien et s’émerveiller comme un gosse. Il fallait tout de même oser raccourcir de moitié le ballet mythique de Tchaïkovski, se débarrasser de la noirceur de la version de Noureev et en faire deux actes courts de 40 min… Ça sent la sortie en famille, et c’est un des hit du Châtelet !
L'article de Marie : Il était une fois Casse-Noisette, pur sucre !