AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - InstrumentalCapuçon & Fray - grand duo romantique dans la ville rose 

Capuçon & Fray – grand duo romantique dans la ville rose 

COMPTE-RENDU – Invités par l’association Les Grands Interprètes, David Fray et Renaud Capuçon allient une nouvelle fois leur génie musical ce jeudi 7 mars 2024, dans un programme romantique ambitieux à la Halle aux Grains de Toulouse. 

Sonate en la majeur dit « Grand duo » (1817) et Rondo brillant de Schubert (1826), puis Sonate n°9 “à Kreutzer” de Beethoven (1803) : tout est mis en œuvre pour une séduction distinguée du public toulousain. 

Les premiers élans 

1817, Schubert a 20 ans et n’est qu’à quelques années du succès des fameuses Schubertiades des salons viennois. Ne pouvant vivre de ses qualités de musicien, il décide de mettre de côté (très temporairement) sa passion pour les Lieder afin de se consacrer à la musique instrumentale. C’est dans ce contexte qu’il compose la Sonate pour violon et piano en la majeur, dit « Grand duo », pièce d’une sensibilité nouvelle qui ne sera pourtant créée en public qu’après sa mort. 

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Le concert commence rapidement dans la Halle aux Grains, et dans la passion déjà : la salle est presque pleine et pourtant le silence règne, les musiciens gardent jusqu’au bout l’attention du public. Le premier mouvement, Allegro moderato, tient une douceur lyrique qui s’enthousiasme petit à petit. David Fray et Renaud Capuçon ne font qu’un et dialoguent à parts égales. Violon et piano se séduisent, les mains virevoltent dans le Scherzo, la virtuosité des musiciens tient en haleine le public. Renaud Capuçon brille par la précision de sa main droite et de son legato. Pas d’excès, la simplicité de jeu est prenante malgré la densité de la partition. Beaucoup d’humour dans ce mouvement, qui arrache même quelques sourires à David Fray. L’Allegro vivace final laisse pleinement la parole au pianiste dans un jeu aérien.

Une séduction affirmée

La virtuosité est aussi le fin mot de ce Rondo Brillant aux influences classiques certaines (comme de ce concert). Bien ancré dans le sol et sur sa chaise, David Fray est dans son élément et fait pleinement résonner le Steinway. La complicité entre les deux musiciens est remarquable dans cette pièce étonnante où Schubert semble se jouer du public. Violon et piano regardent dans la même direction (la définition de la passion amoureuse) pour trouver le parfait équilibre. Le vibrato chaleureux de Renaud Capuçon enveloppe le piano pour briser les dernières distances. Les alternances rapides, majeur et mineur, grand lyrisme et comptine enfantine sont rendues par les interprètes, témoignant de leur imprégnation des œuvres. La tendre complicité devient fusionnelle durant la très longue cadence finale où les instruments ne reprennent leur souffle qu’après le dernier accord : menant la séduction jusqu’à son terme.

Comme Bach
L’apogée d’une passion

La passion s’alliera enfin de concentration pour le marathon Beethovenien, bouclant une boucle de répertoire en remontant vers le passé (comme le fait si bien la passion) : vers ce compositeur classique-romantique… mais même vers un style Mozartien dans la douceur et la fausse simplicité, Haydn dans les surprises musicales, Bach dans les mesures épurées. Le dialogue passionné parcourt ainsi toutes les gammes, jusqu’à de violentes altercations (musicales) voire des courses poursuites : l’engagement physique soutenant l’émotion par la technique. Passionné et Passionnant en somme !En plus des longs applaudissements, on peut entendre dans le public des mots de respect et d’admiration après l’intensité du concert. La pression se relâche alors pendant les deux bis (mais pas la passion) : Salut d’amour d’Edward Elgar puis Après un rêve de Gabriel Fauré (en cette année commémorant le centenaire de sa mort), terminent le concert sur un  amour léger qui adoucit l’atmosphère.

Image de Une : Renaud Capuçon et David Fray © Simon Fowler / François Berthier

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