HUMOUR – L’Opéra Grand Avignon présente « Maestrissimo », spectacle « allegro e molto vivace », comme décrit par la compagnie espagnole de théâtre comique Yllana, créatrice du spectacle, avec le quatuor PaGAGnini 2, composé par les violonistes Jorge Guillén « Strad », Eduardo Ortega et Isaac M. Pulet et par le violoncelliste Jorge Fournadjiev.
À la recherche du maestro !
Après le succès de PaGAGnini, qui a fait le tour du monde pendant 12 ans, naît en 2019 Maestrissimo (avec le quatuor PaGAGnini 2), spectacle familial hilarant à l’humour gestuel, rempli de références musicales mélangées à de la fantaisie et de la légèreté, qui fait la joie des amateurs de tous les genres de musique : jouant aux cordes un pot-pourri de styles, incluant les moments culminants de la musique baroque mélangés avec de la pop, du rock, du rock & roll, du flamenco, parmi d’autres genres assez divers. Le public est ainsi entraîné à vivre les aventures et mésaventures de ce quatuor à cordes dont les costumes nous renvoient directement au XVIII siècle. À la recherche d’un chef-d’œuvre valant à leur directeur le titre de « maestrissimo », le quatuor passe par toutes les époques de la musique et mélange de différents styles (Yesterday, des Beatles, sur la suite pour violoncelle nº 1 de Bach, pour n’en citer qu’un exemple).
Stromae ? Non, on a mieux !
Ainsi, nous avons droit à Vivaldi, Bach, Mozart, Beethoven et même à l’Ave Maria de Gounod, mais aussi à Édith Piaf, Queen, The Beatles… La Cucaracha passe également par là, ainsi que la chanteuse cubaine Celia Cruz avec son célèbre « ¡Azúcar! », et la vieille mais célèbre sonnerie des téléphones Nokia, déclenchée par un spectateur un peu distrait (sonnerie enregistrée pour le spectacle). La musique de films est aussi au rendez-vous avec la Toccata et fugue en ré mineur de Bach (souvent associée à Dracula), le thème du Parrain (Nino Rota) et les compositions de John Williams des Dents de la Mer, mais surtout le thème de La liste de Schindler.
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L’air de rien, ils posent sur la table des sujets comme l’éthique dans le milieu musical, mais aussi l’importance de l’originalité, sans trop de gravité, bien évidemment, mais plutôt dans le style créatif et déjanté habituel de la compagnie (rappelant parfois la gestique de Mr. Bean), réussissant à tenir le public en haleine du début à la fin et les faisant rire de bon gré sans avoir besoin de dire grand-chose. Les artistes font participer le public à leurs folies : on applaudit, on lance des bisous, on crie, on rit, et deux heureux spectateurs montent même sur scène pour jouer une valse aux clochettes.
Habemus maestri !
Le but du spectacle, annoncé pour toute la famille, est de faire rire, certes, mais cela n’empêche pas les artistes de déployer leur qualité de musiciens au grand complet. Ils ne s’arrêtent pas aux cordes. Ah, non ! Ils jouent aussi du clavecin, d’un harmonica incrusté dans un violon et même des castagnettes. Les musiciens font montre d’une énorme maîtrise de leurs instruments, produisant un jeu plein de dynamisme et virtuosité, malgré le fait de devoir courir par-ci par-là, de sauter, de se jeter par terre, tout en réussissant à faire rire le public avec leurs expressions faciales et corporelles. Face à un tel déploiement de talent musical et théâtral, les spectateurs se laissent facilement entraîner par les artistes et, au moment des saluts, l’enthousiasme du public est plus qu’évident, avec des applaudissements et des cris qui semblent vouloir continuer sans fin.