RÉTRO 2024 – Clap de fin pour une année 2024 bien chargée ! Des toits de Paris aux hangars de Liège, des fauteuils de velours aux bancs d’églises, on a pas laissé notre part de spectacles et de concerts, gourmands comme on est… Notre équipe d’infatigables boulimiques de musique et de danse a préparé son best-of de l’année. Danse, Piano, Symphonique, Opéra, Festivals : chacune de nos plumes s’est fendue d’un petit texte pour vous raconter son coup de cœur. C’est parti pour un dernier coup d’œil dans le rétro !
Danse – José
Paquita : coup de cœur après le coup de chaud
« Au sein d’une saison de danse classique de qualité, la reprise attendue du grand ballet romantique classique Paquita sur la scène de l’Opéra Bastille est à marquer d’une pierre blanche. Sous ses aspects pseudo espagnols, Paquita renferme tous les ingrédients du ballet français du 19ème siècle, à son apogée esthétique. Il permet, outre une démonstration indéniable de la maîtrise de l’ensemble du corps de ballet incluant les Petits Rats, de mettre en valeur les Etoiles les plus étincelantes de la troupe. Alliant danse pure et pantomime, Paquita ne peut que ravir tous les cœurs, y compris le nôtre. »
L'article de José : Paquita, cast A : divas !
Symphonique – Claire-Marie
Murmures de la forêt à la Philharmonie de Paris
« Le 15 octobre 2024, double miracle à la Philharmonie ! Celui d’un interprète transfiguré par son jeu : Steven Isserlis, dans le bien connu concerto de Dvorak – rayonnant, habité, et porté par un ONDIF chatoyant et lyrique. Puis voici le miracle Rita Strohl, dont la Symphonie de la forêt retentit dans la grande salle Pierre Boulez, après des décennies de silence. On écoute de toutes nos oreilles, en spectateur privilégié, cette voix qui revient à la vie, ample, écrasante, en une résurrection inattendue sous la baguette de Case Scaglione. Pas un énième concert, mais un grand concert. »
L'article de Claire-Marie : Murmures de la forêt : Rita Strohl s’enracine
Disque – Emmanuel
Serpentes ignei in deserto, Les Accents, Warner Classics
« Thibault Noally et Les Accents illuminent Serpentes ignei in deserto, cet oratorio de Hasse, avec une distribution de rêve : le timbre céleste de Lezhneva, la tendresse lumineuse de Jaroussky, l’intensité d’Orliński, la pureté vibrante de de Sá, la sincérité de Vistoli et l’urgence bouleversante de Hansen rivalisent de virtuosité et d’émotion. Noally dirige avec finesse et énergie, révélant toute la richesse dramatique et spirituelle de ce chef-d’œuvre baroque. Une performance de feu, tout en grâce et profondeur. »
L'article d'Emmanuel, sur Ôlyrix : Serpents de feu dans le désert ou la virtuosité flamboyante au cœur de Venise
Piano – Florence
Ivo Pogorelich à Bordeaux
« Il y a toute l’aura de cet artiste d’exception, arrivé à la pleine maturité d’un jeu qui prend dès lors une dimension existentielle : une tension entre individualité et effacement qui se joue derrière les notes. Côté individualité, Pogorelich s’approprie les différents registres du clavier et plus particulièrement le medium comme s’il s’agissait de sa propre voix, chantant d’œuvres en œuvres. Côté effacement, le pianiste délaisse la fougue romantique et sa subjectivité pour se mettre au service de l’écriture, en révéler les détails, en ayant toujours sous les yeux ses partitions longuement annotées, véritable trésor d’archive. »
L'article de Florence : La règle du piano, l’esprit d’Ivo Pogorelich
Baroque – Olivier
Samson, Pygmalion
« Comme toute famille recomposée qui se respecte, Pygmalion partage ses étés : les années pair à Aix-en-Provence, les années impair à Bordeaux. En 2024, c’est donc au théâtre de l’Archevêché que la bande à Pichon a flambé. Un programme lui aussi re-composé, à partir de partitions de Rameau, et d’une idée fondatrice, abandonnée en cours de route par le compositeur : créer un opéra biblique sur Samson, premier super-héros déchu. Qui vit par le feu périra par les flammes… »
L'article d'Olivier : Samson : l’origine du mâle
Festivals – Lilah
Monteverdi à la Chaise-Dieu
Point d’orgue des festivals de l’année, les Vespro della Beata Virgine de Monteverdi ont résonné fin août au Festival de La Chaise-Dieu. Sous la baguette inspirée de Leonardo García-Alarcón, ce monument de la musique sacrée a trouvé en l’abbatiale son écrin idéal. La Cappella Mediterranea et le Chœur de Chambre de Namur, en notes de tête de ce casting de rêve, convoquent le divin endormi dans les pierres, et confirment La Chaise-Dieu en sanctuaire digne des chefs-d’œuvre du répertoire baroque.
L'article de Lilah : Monteverdi par Alarcon : Messe Haute