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À la Recherche de Maria Martinez avec Un pas de chat sauvage

COMPTE-RENDU – Spectacle en hommage à la chanteuse guitariste cubaine du XIXe siècle Maria Martinez, la compagnie « Longtemps je me suis couché de bonne heure » propose au Théâtre des Halles dans le Festival Off d’Avignon « Un pas de chat sauvage », adaptation du texte de Marie Ndiaye signée par Waddah Saab et la metteuse en scène Blandine Savetier.


AVIS DE RECHERCHE

Ce spectacle est dédié à Maria Martinez, surnommée la « Malibran Noire », qui sombra dans l’oubli peu après un succès éphémère en Europe, marqué de la plus sombre intolérance. Sur les textes de Marie Ndiaye, deux femmes nous relatent ce récit bouleversant d’une victime du racisme. Le spectacle se déploie sous diverses formes musicales, plongeant dans un univers décalé. C’est en préparant un roman sur Maria Martinez qu’une écrivaine, incarnée par la soprano Natalie Dessay, rencontre une chanteuse nommée Maria Sachs, interprétée par Anne-Laure Segla. Leur première rencontre a lieu dans un opéra illustré par une salle de théâtre vide projetée sur deux fonds blancs en arrière-scène, presque à huis clos. De plus en plus intriguée, l’écrivaine cherche à tout connaître de cette mystérieuse chanteuse à travers des messages et des rendez-vous musicaux.
De plus en plus intrusive envers son unique témoin, qui semble être une réincarnation de Maria Martinez, elle se confie au public sur son investigation, le rendant complice de l’enquête. De plus en plus blessée par la violence qu’elle découvre, l’écrivaine interroge sur l’époque et le destin de Maria Martinez, hurlant ces mots : « Il fallait qu’elle fût noire pour qu’on appréciât son talent particulier ».

Lyrisme sans voix d’opéra

Anne-Laure Segla incarne avec sensibilité la chanteuse Maria Sachs. Rebelle et excentrique à travers de nombreux costumes colorés et fantasques allant de la combinaison blanche aux robes extravagantes, elle souligne la confiante volonté de se libérer de tous les préjugés. Artiste aux expressions sensuelles et rebelles, elle danse avec entrain tout en chantant de manière affirmée. Elle s’adapte à divers répertoires, allant d’une entrée en murmures et onomatopées à des passages d’improvisation. Sa voix exploite des graves « growl » et module des aigus affirmés jusqu’au lyrique, où une note vibrante finalise son chant.

Natalie Dessay s’immerge pleinement dans son rôle d’enquêtrice, offrant une véritable leçon de vie. De plus en plus désarmée et confuse, elle s’abandonne à son désarroi à travers un récit de plus en plus prenant, jusqu’à son monologue final. Elle livre aussi un chant espagnol, d’abord en berceuse puis en crescendo puissant, avec des craquements volontaires pour plus d’émotion.

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La musique jouée en live au synthé par Greg Duret, magicien sonore, valorise les voix avec des effets tels que des échos résonnant sur les paroles marquantes (notamment lors du monologue final de Natalie Dessay, où elle se lamente sur le sort de Maria Martinez). La scène monte progressivement en cacophonie sonore, représentant la triste fin de l’artiste.

Les artistes sont chaleureusement remerciés par un public conquis et ému d’avoir découvert Maria Martinez et dont Anne-Laure Segla viendra symboliquement brandir le portrait aux yeux de tous. 

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