AccueilA la UneSchubert, Webern, Brahms: un concert en famille au Théâtre des Champs-Elysées

Schubert, Webern, Brahms: un concert en famille au Théâtre des Champs-Elysées

CONCERT – Ce dimanche 29 janvier, les soeurs Deborah et Sarah Nemtanu au violon, les frères Adrien et Christian-Pierre La Marca à l’alto et au violoncelle, et Florent Pujuila à la clarinette ont interprété au Théâtre des Champs-Elysées un programme de musique de chambre allant de Schubert à Webern, en passant par Brahms: moment de lyrisme intense dans le calme de la matinée.

Un concert familial dans l’intimité du dimanche matin

Étonnant casting que celui de ce quatuor, qui réunit deux sœurs et deux frères ! Deborah et Sarah Nemtanu s’échangent les rôles de premier et second violon, pendant que les frères La Marca assurent les basses, alto et violoncelle. Le clarinettiste Florent Pujuila ferait presque figure d’intrus, si le quintette qu’il vient compléter ne ressemblait également à une chaleureuse famille musicale. Les concerts du dimanche matin de Jeanine Roze Production, se prêtent bien à cette ambiance intimiste: le public y a la liberté de choisir sa place, de manière à être au plus près des artistes. Pour ceux-ci, l’heure matinale est une “occasion de se lever tôt !”, comme le note jovialement Christian-Pierre La Marca. C’est aussi un moment privilégié pour la musique, car “le cerveau est plus disponible”. Par la théâtralité de leurs gestes et la connivence qui les réunit, frères et sœurs répandent une bonne humeur communicative.

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Un programme au lyrisme poignant

Ce sont pourtant des pages d’une expressivité intense qu’ils choisissent de partager à leur public, rapidement réveillé. L’Allegro du quatuor en ut mineur, opus D703, de Schubert, est traversé d’une vibration continue, obtenu par un flux de doubles croches quasi ininterrompu. Le premier violon dépose sur cette nappe sonore un chant d’une sobriété élégiaque. Dans le “Langsamer Satz” de Webern, l’intensité lyrique atteint des sommets: conquête simultanée de l’extrême aigu et de l’extrême grave; canon entre les instruments qui se passe en relais un thème déchirant; fin suspensive, en pizzicati, sonnant comme une impossibilité de conclure. Avec le quintette pour clarinette et cordes, en si mineur, de Brahms, la clarinette vient adjoindre la chaleur de son timbre à l’équilibre du quatuor à cordes. Cette œuvre tardive, intensément pathétique, saisit par la densité de son écriture, concentrée dans le medium grave. Le thème du premier mouvement ne s’oublie pas : chacun de ses retours, du premier énoncé à la dernière citation, saisit aux entrailles.

D’une famille à l’autre

Rappelés pour un bis par un public enthousiaste, les musiciens convoquent le père du quintette avec clarinette, sans qui celui de Brahms n’aurait probablement jamais vu le jour: Mozart. Entre les effectifs et les époques, ils font entrevoir une continuité familiale.

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