AccueilA la UneBel hommage à la Finlande, pays de musique, par l'Orchestre national d'Ile-de-France

Bel hommage à la Finlande, pays de musique, par l’Orchestre national d’Ile-de-France

COMPTE-RENDU – L’Orchestre national d’Ile-de-France proposait, mardi 14 mars à la Philharmonie de Paris, un triptyque finlandais exposant avec allure l’âme musicale de ce pays.

Partout et pour tous

« Partout et pour tous en Ile-de-France », telle est la devise de l’Orchestre national d’Ile-de-France, Ondif pour les intimes (ça y est, vous en êtes à présent). Porté par un engagement sociétal fort, ses musiciens élaborent des actions éducatives qui placent l’enfant au cœur du projet pédagogique, que ce soit sous forme de concerts participatifs ou de spectacles musicaux. Baroudeur, l’Ondif n’hésite pas à s’aventurer aux quatre coins de l’Ile-de-France, pour débusquer le public de demain.

Dirigé depuis 2019 par le chef américain Case Scaglione, et pour encore 4 ans, l’Ondif est en pleine forme et le démontrait le 14 mars, en se produisant à la Philharmonie de Paris, dans un concert ample et généreux, consacré à trois compositeurs finlandais : Magnus Lindberg, Esa-Pekka Salonen et Jean Sibelius.

Magnus LINDBERG – Feria

Feria (1995/1997), de Markus Lindberg, est une partition lumineuse qui rend hommage au grand orchestre. Musique d’extérieur, de large format, elle n’est pas sans rappeler les musiques de fanfare du compositeur américain Charles Ives. Faisant la part belle aux cuivres rutilants et scintillants, ainsi qu’aux percussions, elle exprime assez bien, de façon suggérée, une feria espagnole, y compris dans le pathos. En effet, au milieu de la pièce, apparaît, très nettement, un extrait du Lamento d’Arianna, de Claudio Monteverdi, comme un visage humain reconnaissable, au sein d’un rêve aux contours plus flous. L’ampleur du propos figure également dans les grandes vagues orchestrales qui sous-tendent la pièce, comme une trame de fond sur laquelle viendraient se placer des éléments décoratifs et de texture. Avec une battue parfois un peu trop métrique, Case Scaglione a conduit l’effectif orchestral avec efficacité, faisant monter le niveau de décibels dans la salle Pierre Boulez !

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Esa-Pekka SALONEN – Concerto pour violon

Composé en 2008, le Concerto pour violon d’Esa-Pekka Salonen se distingue par le discours quasi-ininterrompu, litanique et extrêmement agile de la partie soliste, tenue ici par l’Espagnol Roberto Gonzalez-Monjas. Un discours obstiné porté par des effets de pulsions répétitives et vibratoires de l’orchestre. Salonen cherche et trouve de beaux relais de timbres entre les harmoniques du soliste et celles des premiers violons, mais aussi avec la harpe, le célesta et le marimba. Sa pensée musicale est très horizontale, contrapuntique, et nourrie de ces relais orchestraux. Là aussi, on a affaire à une œuvre mettant l’orchestre et ses multiples facettes en valeur. La battue de Casiglione s’est faite plus souple et déliée, sans perdre en efficacité, et Gonzalez-Monjas a convaincu dans la tenue de cette difficile ligne de soliste.

Jean SIBELIUS – Symphonie n°1

Cette symphonie, composée entre 1898 et 1900, semble faire la synthèse d’une écriture romantique héritée de Tchaïkovski, Dvorak ou Grieg, pour l’emmener vers une écriture proprement finlandaise et du 20e siècle. On y retrouve des allusions à des thèmes folkloriques, une musique d’extérieur et de larges mouvements orchestraux, en symbiose avec les immenses horizons finlandais. On sent certes, dans cette première symphonie de Sibelius, une certaine naïveté de jeunesse et un côté « fier-à-bras », que Casiglione n’a pas cherché pas à estomper, faisant monter nettement, de nouveau, le niveau de décibels.

En résumé

Un concert sans tricherie, par un Ondif en pleine forme, fait de grand air, de larges paysages et de flots réguliers de la Baltique, pour un hommage à un pays pourvoyeur d’immenses musiciens actuels, compositeurs, solistes ou chef : Einojuhani Rautavaara, Kaija Saariaho, Esa-Pekka Salonen, Klaus Mäkelä, Mikko Franck, Jukka-Pekka Saraste, Susanna Mälkki, Jean Sibelius, Magnus Lindberg…

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