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On se fait une toile ?

ARTICLE SPONSORISÉ – Grand vernissage à la Philharmonie ! Les 7 et 8 février prochains, l’Orchestre de Paris présente son travail du moment, autour de ses peintres en chef Esa-Pekka Salonen et Nina Stemme, porte-voix des compositeurs. D’un Bach au mille couleurs de l’orchestre aux scènes de mer d’Elgar, le concert est une balade au grand musée de la musique imitative.

Esa-Pekka Salonen : la palette du chef
Esa-Pekka Salonen © Ava du Parc

Les hauts plateaux d’une gamme aller-retour, un big-bang de timbales, des trémolos de violons sirocco, un appeau pipeau pour attirer les oiseaux : c’est pas les images qui manquent dans la musique ! Quand Vivaldi, Richard Strauss ou Steve Reich ont des effets spéciaux en tête, ils ouvrent leur boîte à outils et hop : un train émerge d’un quatuor à cordes, une cascade de notes jaillit d’une harpe et un orage éclate dans le brouhaha du continuo. Dans le parler pointu des musicologues, on appelle ça un madrigalisme, ou un figuralisme. De là à dire que les compositeurs sont des peintres… On ira pas jusque-là ! Et encore moins Esa-Pekka Salonen, qui a envie d’éclairer un peu plus le spectre des couleurs de l’Orchestre de Paris, pour y voir, en transparence, émerger contrastes et lignes claires dans l’espace qui sépare les notes, touche par touche. Dit comme ça, le projet tient plus de l’obscur que du clair, mais voyons un peu ce que le chef a mis sur sa palette.

Les Sea Pictures d’Edward Elgar. Tout est dans le titre… En cinq tableaux, le plus moustachu des anglais (et inversement !) a voulu mettre en ondes ses balades en bord de mer : un nageur, un tapis de coraux, un havre paisible et l’écume foisonnante au pied des falaises. Et on rajoute une couche avec des poèmes choisis pour leur résonance avec les courants profonds de la musique. Ils seront chantés par la soprano suédoise Nina Stemme.

Nina Stemme © Neda Navaee
Fresque parfaite

Question référence à la peinture, Paul Hindemith annonce la couleur avec son Mathis le peintre. Non, pas Matisse le peintre : Mathis le peintre ! Ah ok… Opéra transformé en symphonie, comme une post-esquisse arrangée pour un concert, la toile de maître du concert des 7 et 8 février raconte l’histoire d’un artiste de la Renaissance empêché par la violence du monde, comme Hindemith l’a été lui-même par l’Allemagne nazie. Une fresque historique donc…

À lire également : Danse sur toile au musée d’Orsay

Chemin inverse avec l’orchestration par Edward Elgar d’une Fantaisie et Fugue de Bach. On part d’une esquisse en noir et blanc dans les deux dimensions d’un clavier déjà sacrément tempéré, pour lui donner relief et couleurs dans la gouache épaisse des pupitres de l’orchestre.

Dans la galerie de cette soirée aussi nature que peinture, chaque partition sera donc l’occasion de deviner les cadres, de percevoir les coups de brosse et de garder en mémoire les formes d’une musique figurative, fruit de l’imagination sans borne des compositeurs qui s’exposent, sous la baguette éclairée d’Esa-Pekka Salonen. Un concert, littéralement, haut en couleurs…

Informations et réservations ici.

Demandez le programme !

  • J-S. Bach – Fantaisie et Fugue (orch. Edward Elgar)
  • E. Elgar – Sea Pictures
  • P. Hindemith – Ragtime (wohltemperiert)
  • P. Hindemith – Symphonie « Mathis le peintre »

Image de Une, photo montage © Annick Ramp / Classykêo

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